A l’annonce du programme des matchs du Mundialito à Tanger et Rabat, on avait appris que le Real Madrid allait, à priori, jouer la demie finale au stade de Tanger.
Quelques jours plus tard, les organisateurs auraient modifié ce plan pour que le Real joue son match le mercredi 8 février à Rabat. Mais aucune déclaration n’a été faite pour expliquer les raisons de ce changement de ville et du stade devant abriter cette rencontre.
A peine quelques remarques, faites notamment sur les réseaux sociaux et certains médias, ont mis en exergue le côté plus “sécuritaire” de la capitale en comparaison avec la capitale du Nord. Des opinions qui n’ont aucun sens d’ailleurs.
Ainsi, finalement, Tanger a accueilli les matchs de l’équipe égyptienne Al Ahly et Auckland (Nouvelle Zélande), en plus de la demie finale du Flamengo brésilien. Des équipes qui ne sont presque pas accompagnées par leurs supporters, ce qui n’a aucune retombée économique (touristique) pour la ville et sa région.
L’idéal aurait été que le Real joue son premier match à Tanger et non pas à Rabat.
La capitale du détroit est à seulement 14 km de l’Espagne et est reliée à deux port (Algésiras et Tarifa), en plus de nombreuses connexions aériennes avec plusieurs autres villes espagnoles, dont la capitale Madrid.
Une forte communauté espagnole vit à Tanger et à Tétouan et aurait aimé suivre ce match au stade Ibn Battouta. Par conséquent, la moitié des gradins auraient été de couleurs espagnoles, merengue dans ce cas précis. Les Tangérois sont depuis la nuit des temps des fanatiques du football espagnol et sont partagés entre le Real et le Barça et ce match aurait été pour eux une grande “fiesta”.
A part cette ferveur et les sentiments de joie qu’elle crée chez les supporters, en déplaçant la demie finale du Real Madrid à Rabat, Tanger a surtout perdu une énorme opportunité de vendre son potentiel touristique et culturel durant ce Mundialito.
Ce match aurait été la meilleure occasion de présenter la ville (et sa région) dans sa nouvelle version après les projets de réaménagement de l’ancienne Médina, des musées, des jardins, l’ouverture de nouveaux hôtels et maisons d’hôtes, etc.
A Tanger, on aurait eu quelques milliers de touristes andalous et madrilènes qui aurait fait facilement le déplacement, découvrir la ville et sa région et suivre le match de leur équipe préférée tout en vivant le privilège d’être à 14 km de chez eux, dans une ville où l’espagnol n’a jamais été une langue étrangère pour la majorité des habitants. Une ville où il y a la Casa d’España, l’église espagnole, l’hôpital espagnol et où on peut admirer clairement les montagnes de Tarifa et leurs éoliennes ainsi que Gibraltar.
A Rabat, même si le même nombre des supporters espagnols fait le déplacement (et ce n’est pas sûr!) ces derniers n’auront pas la chance de vivre le charme de Tanger.
Maintenant, reste à savoir si les autorités locales ont pensé à ces mêmes arguments et défendu l’intérêt de la ville à abriter ce match, ou pas du tout!

Abdesam Reddam