Le mois de Ramadan s’est distingué par un énorme scandale dénoncé par les membres du mouvement des jeunes verts de Tanger.

En effet, c’est grâce uniquement à leurs actions soutenues par les habitants et défenseurs de l’environnement de la ville, que ces jeunes ont d’abord informé de la construction, “illégale”, d’une clôture dans le cœur de la forêt de Rmilat, par ceux qu’ils ont appelé «les monstres de l’immobilier» qui voulaient y construire un projet de villas.
Grâce donc à ses protestations répétées et les communiqués qu’ils a publiés, le mouvement des jeunes verts de la ville de Tanger avait réussi d’abord d’attirer l’attention des autorités locales qui ont ordonné l’arrêt immédiat des travaux de ce mur dans la forêt de Rmilat, considérée comme le poumon de la ville. «Le dossier est désormais entre les mains de la justice compétente, après l’activation de la procédure légale par les autorités locales qui ont inspecté le site le mercredi 27 mars 2024, et ont prouvé de manière indubitable la validité de ce que le mouvement avait précédemment soulevé concernant l’illégalité des travaux en cours», avait indiqué l’association dans son communiqué.


Cette dernière ne s’était pas arrêté à ce stade, sachant que la vraie solution à ce problème est la démolition du mur et la déclaration d’illégalité du projet. Et c’est exactement ce que les jeunes du mouvement vert ont exigé des autorités locales et de la justice jusqu’à obtention de la décision de démolition de cette clôture réalisée en violation des textes en vigueur.
Pour sauver les forêts de la ville, “l’adoption de procédures préventives préalables reste également une exigence de la part des autorités locales de la ville, car il est inconcevable que les habitants de la ville et ses associations se substituent aux autorités dans la surveillance de la légalité des travaux, le contrôle des permis et de la construction, et le comptage et le recensement des arbres”, a insisté le mouvement des jeunes verts qui rappelle avoir transmis aux autorités de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, un plan d’aménagement des villes visant à préserver les forêts contre l’avancée du béton.
Faut-il rappeler aussi qu’à Tétouan, un homme influent aurait mis la main sur une partie de la forêt appartenant à l’Agence Nationale des Eaux et Forêts, et en fait un usage inhabituel.
En effet, un citoyen s’est emparée d’une partie de la forêt de Kitane, située dans la juridiction de la commune d’Azla, a rapporté le quotidien Al Akhbar, ajoutant qu’il a procédé à l’abattage d’arbres en plein jour sur une vaste étendue de domaine forestier. L’individu ne s’est pas arrêté là. Il a également réalisé un lotissement sans permis, et ce, en violation flagrante des lois d’urbanisme. Le plus effarant, c’est qu’il a clôturé le lotissement comme s’il s’agissait de sa propriété privée et a commencé à vendre les terrains à des étrangers. Ces derniers y construisent des bâtiments sans obtenir le moindre permis.
Redoutant une catastrophe écologique, des acteurs de la société civile ont signalé l’opération d’abattage aux autorités locales. Celles-ci n’auraient pas réagi jusqu’à présent. Les responsables se seraient murés dans le silence face au lotissement, à la vente des parcelles avec des contrats et des certificats administratifs falsifiés pour un montant de 500 dirhams le mètre carré. L’individu influent n’est pas non plus inquiété quant à la prolifération de constructions anarchiques et de “baraques” en tôle sur le domaine forestier.
L’anarchie est donc totale dans toute la région et, sauf quelques cas rares, les autorités montrent souvent une incapacité à réagir rapidement et efficacement. Des fois, elles ne réagissent jamais contre l’abattage des arbres dans le cadre d’une guerre menée contre les forêts de toute la région. Durant la dernière décennie, de nombreuses résidences et villas ont été construites au cœur même des forêts de la ville. Rmilat, Rahrah, Cap Malabata et Mnar sont des sites qui affrontent plusieurs actions massacrant leurs espaces forestiers.