Sat Filage a fermé ses portes et tous ses pensionnaires ont été transférés ailleurs.
La décision vient d’être annoncée par la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR).
Cette décision s’inscrit dans l’opérationnalisation de la stratégie de la DGAPR visant à fermer les établissements pénitentiaires vétustes et délabrés, afin de préserver la sécurité des détenus et des fonctionnaires.
La fermeture de cette célèbre prison tangéroise, portant le nom du quartier industriel où elle avait été édifiée et qui, lui-même, avait pris celui d’une ancienne usine de tissage, était attendue depuis quelques années déjà.
Un nouveau centre pénitentiaire a en effet été construit en 2017 à Hjar Nhal, près de Tanger, et une nouvelle prison a également été édifiée à Asilah.
Cette fermeture n’était donc plus qu’une question de temps, même si la DGAPR a continué à exploiter en même temps les deux établissements de Tanger, dont celui de Sat Filage, qui était réservé aux condamnés à des peines de réclusion de courte durée.
La fermeture de cette prison civile, située sur l’ancienne route menant vers l’aéroport, devenue aujourd’hui le boulevard Moulay Rachid, l’une des artères les plus importantes de la ville, entraîne une autre interrogation, à laquelle la DGAPR s’est empressée de répondre: que va devenir le titre foncier libéré, suite à cette fermeture?
Dans son communiqué, la DGAPR précise que le titre foncier de la prison de Sat Filage «sera restitué au département gouvernemental concerné, conformément aux lois et réglementations en vigueur en la matière», soit le ministère de la Justice.
Toutefois, la curiosité de l’opinion publique n’est pas totalement assouvie, car dans un Tanger en pleine expansion, le titre foncier de cette prison, à la superficie importante et à l’emplacement stratégique, est aujourd’hui extrêmement convoité.
La DGAPR avait annoncé, il y a quelque temps, un programme de construction de nouveaux établissements pénitentiaires dans la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. C’est le cas de l’édification prochaine d’un nouvel établissement à Tétouan, ville où l’actuelle prison accueille actuellement 2.200 pensionnaires, alors que sa capacité maximale est de 1.800 pensionnaires.
Il est également question de la construction d’une nouvelle prison à Al Hoceïma, alors que la prison civile de la ville accueille aujourd’hui 280 prisonniers, pour une capacité de seulement 250 prisonniers.
Il en sera de même pour Chefchaouen, qui dispose actuellement d’une prison d’une capacité de seulement 45 pensionnaires.
Après la fermeture de la prison de Sat Filage, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma compte en tout neuf prisons civiles, employant au total un effectif de 1.124 fonctionnaires, soit en moyenne un fonctionnaire pour près de 11 prisonniers.
Ancienne prison de la Casbah: De lieu d’isolement à lieu d’échanges
Edifiée sous le règne de Moulay Ismaïl, la prison de la kasbah de Tanger change de vocation.
L’ancienne prison de Kasbah à Tanger au Maroc, fermée depuis les années 70, rouvre ses portes pour devenir un musée d’art contemporain: le musée la Kasbah des cultures méditerranéennes est ainsi né.
La transformation de la prison a pour projet la revalorisation et la réhabilitation de la médina, dans laquelle elle se situe. Dédiée aux arts contemporains, cette transformation s’est faite dans le cadre des 10 ans de la fondation nationale des musées du Maroc. D’ailleurs, la première exposition avait été consacrée aux œuvres venues du nord du pays et avait mis en lumière la culture du nord du Maroc et les artistes contemporains de la région.
De lieu d’isolement à lieu d’échanges, la prison de Kasbah renait de ses cendres et continue de faire vivre l’art et la culture en général.