Lundi dernier, les autorités de Tanger ont entamé une opération pour libérer les trottoirs du quartier anarchique de Boukhalef.

Les autorités, en collaboration avec des éléments des forces auxiliaires et de la police, ont saisi des chaises, tables et enseignes publicitaires, lesquelles ont été envoyées au dépôt municipal, en application d’une décision de la préfecture de Tanger-Assilah.
Cette opération n’est pas sans conséquences pour les propriétaires de ces boutiques. Cette situation affecte nos sources de revenus, ont-ils confié, soutenant avoir obtenu des autorisations légales pour s’installer sur ces espaces publics. Une affirmation rejetée par des sources communales qui rappellent que les licences sont provisoires et que certains restaurants, cafés et boutiques exploitent les trottoirs et même les espaces verts devant leurs magasins.

L’opération est en revanche applaudie par certains résidents du quartier qui encouragent les autorités locales à aller jusqu’au bout, estimant que certains propriétaires de boutiques portaient atteinte à l’esthétique de la ville et entravaient la libre circulation des personnes.
Le problème est que ces mêmes autorités oublient que cette opération doit être d’abord menée dans le centre-ville de Tanger où les trottoirs et même la chaussée (le cas de Rass Msallah) sont pris en otage depuis plus d’une décennie. A la rue du Mexique, l’anarchie a dépassé toutes les limites. Les trottoirs nexistent plus. Ils sont pris en assaut par les centaines de commerçants ambulants qui dérangent tout le monde sans jamais être inquiets. Au contraire, ils sont bien protégés.
Dans l’ancienne Médina c’est le même cas. A souk Dakhel, la grande place est occupée par les tables et les chaises et les parasols d’un café et personne ne réagit. Marcher dans les petites ruelles de la médina est devenu une corvée. C’est devenu trop sale, les odeurs sont nauséabondes et les déchets et ordures sont abandonnés partout. Tout le monde lamente cette situation, sauf les autorités responsables.