Dans un mouvement audacieux reflétant l’évolution du tourisme au XXIe siècle, les Îles Baléares, leaders incontestés du tourisme en Espagne et en Europe, envisagent une approche radicalement différente de l’industrie qui les a rendues célèbres. Reconnaissant les limites de la croissance touristique conventionnelle, ces îles paradisiaques explorent le potentiel du tourisme social comme une alternative parcipative, collaborative et plus écologique.

Le tourisme social, selon Giancarlo Dall’Ara, expert en marketing touristique, va au-delà d’être simplement une forme de récréation ; c’est un droit fondamental et un service essentiel pour ceux qui, pour diverses raisons économiques, physiques, culturelles ou politiques, ne peuvent pas facilement accéder aux vacances. En offrant l’inclusion et l’accessibilité, le tourisme social devient un moyen de promouvoir la diversité et l’échange culturel entre des personnes d’origines et d’expériences différentes.

Dans un monde entraîné par une croissance économique effrénée, le mouvement de la décroissance émerge comme une réponse nécessaire pour aborder les limites biophysiques de la planète. Macià Blázquez, géographe éminent, soutient que la décroissance implique non seulement de réduire le PIB, mais aussi de diminuer la consommation de matériaux et d’énergie, reconnaissant l’interdépendance entre l’économie et la nature.

Ernest Cañada, chercheur postdoctoral, plaide en faveur d’une approche postcapitaliste du tourisme, où le secteur public joue un rôle essentiel dans la garantie de l’accès universel au tourisme. Cette vision vise à élargir l’offre touristique publique pour répondre aux besoins des exclus pour des raisons économiques, promouvant ainsi l’équité économique et le développement durable au niveau local et mondial.

Cañada suggère également que le tourisme social géré par le secteur public peut stimuler des initiatives d’Économie Sociale et Solidaire, privilégiant le bien-être des communautés locales aux profits financiers. Cela ne fait pas seulement la promotion de l’équité économique, mais contribue également au développement durable et au renforcement des communautés locales.

Alors que les Îles Baléares ouvrent la voie vers un tourisme plus humain et durable, au Maroc, une nation en quête de sa place dans l’avant-garde du tourisme, il est crucial d’apprendre des erreurs du passé et de sérieusement envisager la mise en œuvre du tourisme social dans son plan de développement touristique futur. En évitant les erreurs du passé et en adoptant une approche innovante, le Maroc peut faire un bond qualitatif vers un tourisme plus inclusif, durable et bénéfique pour tous les intervenants.

Le tourisme social ne représente pas seulement un changement dans notre façon de voir le tourisme, mais aussi un changement vers un avenir plus équitable et durable pour tous. Il est temps que toutes les nations, y compris le Maroc, embrassent cette vision et travaillent ensemble pour faire du tourisme une force pour le bien dans notre monde en constante évolution.