Des seringues pleines de sang jetées devant la porte d’une école

Ces photos prises par des habitants voisins du lycée Ibn Battouta, à l’avenue Allal Ben Abdellah, prouvent bel et bien l’erreur fatale des responsables d’un laboratoire médical.


Supposons que les gérants de ce laboratoire ne sont pas au courant de cette situation. Nonobstant, ils en restent responsables. En effet, il est strictement interdit de jeter les déchets dangereux d’un hôpital, d’une clinique privée ou d’un laboratoire médical sur un trottoir et même dans une poubelle réservée aux ordures ménagères.
La réglementation concernant ses déchets est à la fois stricte et claire.
Exemple: l’article 70 de la loi 28-00 précise qu’une personne qui dépose, jette ou enfouit des déchets considérés comme dangereux en dehors des endroits désignés est passible d’une amende de 10.000 à 2.000.000 DH et d’un emprisonnement de 6 mois à 2 ans de prison ou l’une de ces deux peines.
Cette loi définit les différents types de déchets, spécifie leur mode de gestion et précise le niveau de leur prise en charge. Elle introduit également la notion de déchets dangereux et la gestion de ce type de déchets en le soumettant à un système d’autorisation préalable à tous les stades de la gestion: collecte, transport, stockage et élimination.
Le CHU de Tanger possède une station de traitement des déchets médicaux solides.
Il y a plusieurs années, l’hôpital Mohamed V avait aussi installé sa propre station de stockage et d’élimination de ces déchets.
Comment se fait-il, alors, qu’un laboratoire jette sur un trottoir des seringues et autres matériels portant encore du sang de ses patients en négligeant entièrement la réglementation organisant ce secteur ?
Que s’est-il passé exactement? Cette action fatale a-t-elle eu lieu dans l’ignorance totale des directeurs du laboratoire? S’agit-il plutôt d’une opération de « vengeance » orchestrée par un tiers? Ou sommes-nous devant une pure et simple imprudence et d’une grave erreur qu’il ne fallait pas commettre?
La Dépêche possède aussi d’autres photos de cartes de visite, de papier à en-tête, de fiches de renseignements personnels d’un patient, de films radiographiques, d’un laboratoire, retrouvées dans ces ordures, que la rédaction a décidé de ne pas publier dans ce premier article en attendant d’avoir la version de la direction du laboratoire concerné.