Lors des dernières élections communales à Tanger, le RNI avait obtenu 8 sièges, de loin devancé par le PJD qui en avait obtenu 49 réalisant un raz de marée lui permettant de gérer les affaires des 4 communes de la ville et leur mairie.
Entre 2015 et 2021, beaucoup de choses ont changé a Tanger. Le PJD a perdu sa force au point qu’une bonne majorité des électeurs pensent sérieusement corriger ce parti. Le 8 septembre, les urnes diront jusqu’à quel point cette correction serait sévère ou pas du tout efficace. Car, n’oublions pas que le parti de la lampe a des milliers de fidèles électeurs qui auront aussi leur mot à dire.
Face à ce parti, le RNI annonce déjà sa victoire à Tanger. Il en est tellement certain qu’il donne déjà le nom du futur maire.  Une première dans l’histoire des élections communales au Maroc, sachant que le maire doit avant tout gagner haut les mains sa circonscription et que son parti rafle les autres… exactement comme avait fait le PJD en 2015.
Le RNI est-il devenu le parti fort à Tanger ? Au niveau national, les résultats des élections des chambres professionnelles donnent l’impression que oui.
Nonobstant, ces résultats ne veulent rien dire car il existe une énorme différence entre les deux rendez-vous électoraux.
Pourquoi le RNI peut faire un score moins important que le PJD a Tanger ?
La loi stipule que le maire doit obligatoirement être l’une des têtes de liste candidates au niveau des différents arrondissements de la ville. Tanger en compte quatre : Medina, Souani, Bni Makada et Mghougha. D’habitude, ce n’est pas l’arrondissement de Tanger-ville qui décide le sort du scrutin mais bien les trois autres. Et c’est bien à Souani, Bni Makada et Mghogha que le PJD possède son grand bastion d’électeurs fidèles.
Le RNI a annoncé son candidat (futur maire) qui n’est autre que l’actuel directeur régional du ministère de la jeunesse et du sport, Abdelouahed Azibo Mekrai. Il sera accompagné par trois autres têtes de listes: Hussein Ben Tayeb à Souani, Abdenbi Moro à Mghogha et Mohamed Ghailan El Ghazouani à Bni Makada.
En face le PJD revient avec Mohamed Bachir Abdellaoui, l’actuel maire de la ville; Ahmed Ghraibi, l’actuel président du conseil de l’arrondissement de Souani; Ahmed Berrouhou, l’actuel vice-président de l’arrondissement de Bni Makada et  finalement Mohammed Bouzidane, l’actuel président de l’arrondissement de Mghogha.
Quel scénario pour la lampe?
Même si le PJD se refuse de donner un nom, on peut imaginer qu’un nouveau succès électoral serait interprété comme une satisfaction des électeurs de la gestion de la ville et que Mihamed Bachir Abdellaoui serait le mieux placé pour être reconduit en tant que maire de Tanger.

Il est possible donc que l’arrondissement Medina concentre toute l’attention, puisque les favoris de ces deux partis s’y présentent. Mais n’oublions pas la candidature de Adil Dfouf, entrepreneur dans le domaine du textile et tête de liste du PAM dans la même circonscription.