L’histoire des Juifs au Maroc est très ancienne et fut nourrie par diverses vagues de réfugiés à la suite des vicissitudes et persécutions dont ont été victimes les Juifs au cours de l’histoire.

En nombre, il existe plus de biens immobiliers appartenant à des familles juives de Tanger que de juifs Tangérois. En effet, alors qu’elle dépassait les 20.000 personnes en 1956, la communauté juive ne compte actuellement que quelques familles. Certaines sources parlent de 40 personnes. Peut-être même moins depuis le décès de quelques membres comme Rachel Muya, l’ancienne directrice de la librairie les colonnes, et Nisso Gabai. Récemment décédé, Nisso Gabaï est né à Milan. Ses parents ont fui l’Italie mussolinienne pour s’installer à Tanger en septembre 1939.

Très souvent, à la synagogue du boulevard Pasteur, le rabbin a du mal à organiser la prière à cause du nombre de plus en plus bas des fidèles. Il faut au moins 10 hommes pour organiser une prière juive dans une synagogue.

C’est aussi le cas durant les grands événements comme la Mimouna durant les Pâques ou le Rosh Hashanah, nouvel an juif.
Derrière ce changement, c’est tout le profil de cette communauté qui a beaucoup changé. Des décès, des gens très âgés ne pouvant plus se déplacer, et surtout des jeunes, tous partis s’installer soit à Casablanca ou carrément à l’étranger.
Ce phénomène touche toutes les villes marocaines, même d’ailleurs Casablanca. A Tétouan, le nombre des familles juives ne dépasse pas la dizaine, à Marrakech ils sont environ 150 juifs et à Rabat une petite centaine encore.
Pour revenir au cas de Tanger, rappelons qu’il y existait 17 synagogues, un hôpital, un centre communautaire avec restaurant et salles de jeux, une maison de retraite et un établissement scolaire.
Des 17 synagogues, une seule reste encore en activité,  celle du boulevard Pasteur.
Deux autres synagogues, Nahon et Akiba sont  visitées sur rendez-vous et la quatrième est gérée par la Fondation Lorin et abrite un centre culturel. Pour comparaison, Casablanca compte encore 33 synagogues et 6 écoles.
L’influence juive à Tanger était très importante. La ville internationale avaient ses rues portant des noms de familles juives comme les Bengio, Benchimol et  Bendrao. Jusqu’en 1963, Tanger avait une Banco Salvador Hassan e Hijos dont la majorité des principaux actionnaires et cadres étaient des juifs tangérois. Les cinémas historiques Goya et Lux étaient la propriété de la famille Azugary.

La constitution marocaine de 2011 indique en son préambule : « Etat musulman Souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamiques, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen (…) ».