Par Khadija Ouahabi
Le Maroc avait comme obligation de mettre en œuvre des politiques publiques qui auront pour but une amélioration de la situation des femmes, dans tous ses aspects, notamment ceux qui concernent sa participation à la prise de décision politique, cela se manifeste dans la constitution de 2011 ciblant en particulier la question de la parité « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental »
La participation féminine dans la gestion des affaires publiques locale, constitue un axe majeur dans la promotion de la bonne gouvernance locale, cette importance réside dans la nécessité d’inclusion et d’implication de la femme, dans tout le processus de la gestion et de la gouvernance du territoire.
A l’échelle locale, voire communale, une stratégie de « Bonne Gouvernance » exige de nouvelles décisions de la part des responsables communaux, en effet la commune souhaitant devenir une institution capable d’agir et d’influencer avec efficacité, sur le développement de son nouveau rôle comme actrice- clé. Donc la participation de la femme dans ce cadre est indispensable pour la prise de décisions stratégiques locales.
Malgré l’évolution du nombre des femmes élues à l’échelle locale, cette représentativité se heurte encore à plusieurs obstacles d’ordre institutionnel, légal et social, obligeant les femmes à doubler d’effort par rapport aux hommes pour accéder aux postes de décision politique.
Parmi les causes majeurs expliquant la sous-représentativité des femmes dans les lieux de décision politique,
– le système patriarcale qui se base sur une vision déterministe et biologique est toujours présent, tant que le domaine public réservé librement aux hommes et la sphère privée aux femmes.
– La non implication des partis politiques en faveur des femmes.
Les partis politiques sont un élément essentiel dans le processus d’intégration des femmes dans les lieux de décision politique. Un rôle manifesté dans la mise en candidature (en tête de liste) des femmes afin qu’elles puissent participer aux élections nationales et locales.
– L’Absence d’encadrement politique.
Les femmes, au contraire des hommes, manquaient d’expérience dans le champ politique, une expérience qui se résume dans l’acquisition d’un ensemble d’atout d’où l’existence d’élites politiques marocaines souvent masculinisées.
Les réseaux d’influence et de financement qui renforcent les candidates lors des campagnes électorales, les capacités de s’exprimer, par le biais des discours politiques, pouvant convaincre les électeurs par leurs potentiels.
Une telle situation crée un refus et rejet du rôle politique chez les femmes. Se contentent ainsi, du progrès qu’elles ont pu atteindre dans la sphère publique. D’autres éléments s’ajoutent, entravant ainsi l’intégration des femmes dans la sphère politique décisionnelle, surtout au niveau local ou la culture patriarcale persiste encore.
Les femmes qui fait l’expérience de la politique, affirment que l’inégalité « genre » existe encore dans les instances politiques qui sont loin d’être convaincues de la nécessité de faire participer les femmes à la gestion de la chose publique.
– Les limites des « listes »
Le fait que le quota de sièges réservés ne soit pas basé sur une prescription légale, mais sur un accord volontaire entre partis. La loi n’offre aucune garantie effective pour le maintien de l’effort engagé ; malgré que le quota est institutionnalisé, la décision fondée sur la « bonne volonté » des partis politiques
Un autre facteur s’ajoute, celui du non-appui des femmes au moment des élections, ce non appui se traduit par les rares femmes qui se mettent en tête de liste.
• Au niveau des élections communales et partis politiques
Le même constat fût pour les élections communales : un faible nombre des femmes élues et même au niveau des partis politiques, les femmes sont aussi sous-représentées dans les instances directives internes de ces partis. Cela lié à « l’absence de mesures positives accélérant l’intégration des femmes aux différentes lieux de représentativité politique ».
L’analyse de ces éléments de blocages nous a mené à réfléchir sur les mesures censées d’être adoptées en faveur des femmes, afin de promouvoir leur représentativité politique qui vise principalement de égager les opportunités et les facteurs qui favorisent, cette participation, Evaluer le degré de prise en compte des questions de genre et des besoins spécifiques des femmes dans les politiques et les pratiques locales aussi que d’identifier les voies et les moyens qui sont préconisés par les différents acteurs, pour promouvoir et conforter la participation des femmes à la prise de décision aux niveaux régional et local tout en mettant en place un plan multisectoriel pour l’intégration de la dimension genre.
le contexte politique a été marqué durant la dernière décennie par des réformes institutionnelles comme un engagement politique sur la voie de la démocratie, qui vise :
– La restructuration du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (C.C.D.H)
– La mise en place de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) avec une approche genre
– Renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et au processus de prise des décisions
– Elaboration du fond d’appui à la représentativité politique des femmes en 30 décembre 2008, ce fond qui vise le renforcement de la capacité des femmes dans les élections communales et législatives
– L’article 146 de la constitution qui consiste à l’amélioration de la représentativité dans les conseils communaux et cela dans la loi organique liée aux élections communales et régionales.
– Les articles de la charte communale prenant en considération l’intégration de l’approche genre dans les plans et les stratégies de développement
– L’adoption d’une démarche participative et le renforcement de la mobilisation sociale au niveau local.
– La mise en place de la loi organique n° 34-15 modifiant et complétant la loi organique relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales.