Si la ville est sale et si partout les bacs de poubelle sont cassés et nauséabonds c’est qu’il existe un autre raison déterminante qui bloque la gestion de ce secteur.

La Dépêche du Nord est allée chercher les vraies bonnes réponses expliquant cette dramatique situation. Les deux sociétés chargées du ramassage des déchets sont-elles à ce point incapables de gérer cette opération? Si elles ont remporté l’appel d’offres lancé par la commune urbaine de Tanger, c’est forcément parce qu’elles répondent aux exigences des cahiers de charges établis par cette commune.
Mecomar et Arma devraient assurer un service parfait, mais elles n’arrivent même pas à en assurer le minimum. Pourquoi?
Pourquoi au lieu d’équiper la ville de camions et de bacs de poubelle neufs, elles continuent à travailler avec du matériel provisoire qui est dans un état lamentable?
L’enquête menée par le journal a permis de dévoiler une partie de la vérité, la plus importante. En fait, depuis qu’elles ont remporté l’appel d’offres et entamé leurs services à Tanger, les deux sociétés trouvent une énorme difficulté pour avoir le budget annuel que devait leur verser la commune urbaine.

“Mecomar et Arma, les deux sociétés qui ont obtenu l’appel d’offres (300 millions de DH) se sont-elles retrouvées face à une mission impossible qu’elles ne peuvent accomplir?”

C’est la question que tout le monde se pose à Tanger depuis l’arrivée de ces deux sociétés.
Et la réponse blesse. La Dépêche du Nord a ainsi pu savoir que dans le cas de Mecomar, la filiale du groupe Somagec n’a pu avoir qu’une “petite avance” de 20 millions de DH de l’ancien bureau communal que dirigeait Mohamed Bachir Abdellaoui. Depuis, aucun centime de plus n’a été versé dans le compte bancaire de cette société. Comment peut-on programmer des investissements en matériel et en ressources humaines sans avoir d’abord le budget équivalent?
Resultat: la ville est sale à cause surtout de l’impuissance communale à assurer les moyens financiers nécessaires pour bien gérer ce secteur si sensible.
Que fera Mounir Lymouri, le nouveau maire, pour remédier à cette situation ? Les prochaines semaines nous le diront.
Lundi 23 mars 2020, l’ancien bureau communal de Tanger (PJD) avait choisi la société Mecomar en remplacement de la société Sita Boughaz, dont le contrat était arrivé à terme.
Tous les indicateurs montraient, en effet, que c’est la société Mecomar, qui allait être sélectionnée par la commune urbaine pour se charger de la collecte des déchets et de la propreté de la zone Tanger-ville /Souani.
A rappeler que cette société est déjà présente à Martil, Tétouan, Salé, Casablanca et Marrakech.
De son côté, c’est la société Arma qui avait été également sélectionnée pour assurer la même mission au niveau de la zone de Beni Makada/Mghogha.

A. REDDAM