« La Loi est l’expression suprême de la Volonté de la Nation. Tous, personnes physiques ou morales, y compris les pouvoirs publics, sont égaux devant elle et tenus de s’y soumettre…
…La Loi ne peut avoir d’effet rétroactif… »
(Article 6 de la Constitution Marocaine)
L’affaire de la villa semi-illégale bâtie au quartier Moujahidine continue de donner du file à retordre. En effet, un cas très spécial d’influenceurs fait parler de lui depuis que des représentants de certains partis politiques (spécialement des élus locaux) cherchent, à tout prix, à tordre le cou à la loi et pourquoi pas l’étouffer. Même si elle est considérée « suprême » et constitue un élément essentiel de la Constitution.
Explication:
Après la diffusion du reportage publié par La Dépêche du Nord, samedi dernier, sous le titre » Bâtiment: Tanger capitale de toutes les irrégularités » (https://ladepeche24.com/batiment-tanger-capitale-de-toutes-les-irregularites/), de nombreux contacts ont eu lieu avec les victimes du futur voisin qui a dépassé toutes les infractions existantes dans le domaine de la construction.
Surfant sur la vague de la grosse magouille, ces élus ont complètement ignoré et laissé de côté l’intérêt général des citoyens victimes dans cette affaire pour épauler coûte que coûte leur ami.
Leur objectif est que ces derniers finissent par accepter les faits et cèdent face à l’abus. Carrément!
Ces responsables politiques locaux jouent ainsi le rôle d’influenceurs directs pour que la loi, qui est logiquement au dessus de tous, soit négligée et même effacée. Et c’est pourquoi, la décision définitive des départements responsables, qui corrigera cette irrégularité, tarde à venir. Ces autorités ont certes ordonné l’arrêt du chantier, mais sans faire encore le pas décisif ordonnant la démolition du 2ème étage de cette villa construit illégalement.
Leur action est ainsi déviée vers un autre angle préconisant quelques petits ajustements au niveau du sous-sol du projet, mais pas du tout la démolition de ce 2ème étage.
Car se croyant vraisemblablement fort grâce à son réseau d’amis politiciens, le voisin auteur desdites infractions place ainsi l’abus au-dessus de la loi et l’irrégularité au-dessus de la légalité.
Et pourtant, dans tous ses discours qu’il adresse au peuple, S.M. le Roi Mohammed VI a toujours été direct et clair en évoquant la relation administrations-citoyens.
Pour rafraîchir certaines mémoires, voici un extrait du Discours Royal à l’occasion de la Fête du Trône 2017.
« …Voilà pourquoi les citoyens se plaignent, auprès du Roi, des administrations et des responsables qui font preuve de procrastination dans le règlement de leurs doléances et le traitement de leurs dossiers. Voilà pourquoi ils sollicitent Son intervention pour mener leurs affaires à bonne fin.
Le devoir exige que les citoyens reçoivent, dans des délais raisonnables, des réponses convaincantes à leurs interrogations et à leurs plaintes. A cet égard, il est impératif d’expliquer les décisions prises et d’en justifier la teneur… »
Plus clair, impossible! Et pourtant, malgré ce message du Roi, la procrastination existe et se développe à une vitesse qui reste incompatible avec les vœux à la fois du Roi et du peuple.
Ainsi, au lieu d’agir rapidement pour que la légalité soit rétablie concernant cette affaire, certains élus, poussés par le voisin qui est dans l’irrespect total de la loi, préfèrent « influencer » les voisins/victimes pour qu’ils acceptent la situation telle qu’elle est actuellement.
En même temps, les administrations concernées réagissent dans le flou total et la procrastination la plus absolue.
Elles veulent absolument ignorer que selon la loi, l’unique solution existante est que ce 2ème étage de la villa, construit illégalement, soit démoli. Dans ce dossier, il faut parler d’un rétablissement de la légalité et non pas d’un arrangement à l’amiable car il est naturellement impossible.
Petit rappel des faits:
C’est un propriétaire d’une nouvelle villa dans le quartier Moujahidine, qui se moquant des règles régissant le modèle de construction à respecter dans ce quartier, décide de construire une villa de 2 étages au lieu d’un seul comme toutes les villas bâties dans cette zone.
A cause de cette infraction, ses voisins du vis-à-vis perdent directement la liberté d’être et d’agir dans leurs terrasses et jardins (qui sont des espaces privés inviolables).
Dans des cas pareils, la loi est claire. Tous les bâtiments construits irrégulièrement sont démolis après une enquête menée par une commission spéciale constituée notamment des responsables des autorités locales.
Mais dans ce cas précis, le rapport de cette commission a signalé d’autres irrégularités moins importantes que la construction d’un second étage qui y est pratiquement ignorée.
Désormais, sachant qu’il est d’office perdant dans cette affaire, le futur voisin tente par tous les moyens de forcer ses victimes d’accepter les faits via un simple arrangement mettant fin à ce problème.
Pour cela, il compte sur deux points: la lenteur des administrations responsables (citée dans le discours royal) et l’intervention de certains élus qui vraisemblablement n’ont rien compris non plus dans les nombreux messages du Roi.
Une tentative inutile et vaine. Car, désormais, cette affaire, qui devait être rapidement résolue au niveau local, va prendre des dimensions sur le plan national qui auront sans nul doute une très forte onde de choc à Tanger.