Indispensable à la vie, l’eau est en train de devenir un bien rare et précieux. Aussi, la lutte contre la pollution et le gaspillage, le changement des modèles de la consommation deviennent-ils des impératifs majeurs.
C’est la première fois de son histoire que la Moulouya ne se déverse plus dans la mer« , s’attriste l’écologiste Mohamed Benata. L’assèchement d’un des plus longs fleuves du Maroc, qui se jetait dans la Méditerranée, menace les terres agricoles et la biodiversité.
« Son débit a faibli à cause de la surexploitation de ses eaux. Le phénomène est dramatique« , déclare à l’AFP cet agronome à la retraite, en photographiant l’embouchure du fleuve située à quelques kilomètres de la cité balnéaire de Saïdia (nord-est), près de la frontière algérienne. Pire encore, l’eau de mer remonte « sur 15 kilomètres » dans le lit de la Moulouya, qui parcourt plus de 500 km depuis les montagnes du Moyen Atlas, poussant les riverains à abandonner l’exploitation de leurs terres à cause d’un excès de salinité.
Au moment même que les experts se désolent en observant l’état alarmant de ce grand fleuve marocain, annonçant des conséquences environnementales qui pourraient être catastrophiques pour tout le pays, à Tanger le gaspillage de l’eau, dans la majorité est potable atteint des limites incroyables.
Bizarrement ce sont souvent les autorités responsables qui accentuent l’utilisation incontrôlée de cette ressource. Un cas observé à Tanger attire plus particulièrement l’attention sur l’absence de communication entre les départements concernés et certaines sociétés.
Le drame a lieu depuis plusieurs semaines sur le chantier des arènes (Plaza de Toros) en cours de réaménagement. Ce n’est pas le bâtiment qui pose problème, mais plutôt une partie de l’espace vert qui l’entoure.
Quel est le problème et quel lien avec l’eau?
Quand on est bien informé des détails du projet de la restauration de ce monument historique, on comprend très rapidement qu’il y a un grave déphasage et une terrible absence de communication entre les institutions chargées de réaliser ce projet.
En effet, au moment que les ouvriers avancent très rapidement dans la phase 1 du projet, sur une partie du terrain vert, une personne travaillant pour une autre société chargée de l’aménagement des espaces verts de la ville, met jusqu’à une heure pour arroser cette zone.
Jusque-là chacun fait bien son travail, donc où se situe le problème ?
Le problème se situe dans le fait que sur les plans du projet de réaménagement des arènes, cette partie de l’espace vert, avoisinant la petite mosquée, sera bientôt convertie en zone parking. Le gazon sera bientôt rasé et le terrain goudronné et bien tracé pour le stationnement des véhicules.
Dans ce cas là pourquoi la société d’aménagement des espaces verts continue-t-elle de gaspiller des milliers de mètres cubes d’eau presque quotidiennement dans un terrain qui va être bientôt transformé en parking?
Cela peut paraître un simple détail pour certains. Mais ce n’est pas du tout le cas. Tanger, comme toutes les villes du monde doit savoir gérer son eau et la protéger.
En plus d’une communication efficace entre les sociétés et les départements locales, les autorités responsables doivent en urgence activer des amendes contre les personnes qui gaspillent cette ressource pour laver leurs véhicules des heures durant, et balayer à coup de jet d’eau les trottoirs devant leurs maisons ou leurs commerces, etc.
Toute la société doit être consciente de l’enjeu. Maintenant!
A.R.