Tout récemment, un site a publié un reportage-vidéo on ne peut plus falot et inefficace. La petite « enquête », manquant totalement de professionnalisme, met en exergue la rue (Mouahiddine) près du petit socco, vide, des bazars et des magasins fermés ou aussi vides que la même ruelle. Profitant de cette ambiance, le « journaliste » affirme que si « les bazars sont vides ou carrément fermés, c’est à cause d’un lobby de guides touristiques qui emmènent les touristes vers certains bazars, dans d’autres zones et rues de souk dakhel, où ils reçoivent une « commission » plus importante.
Le journaliste ignore certainement que la « commission » dans le métier des guides touristiques est tout à fait naturelle et qu’il s’agit d’une pratique reconnue par tout le monde. Sinon, comment pourrait vivre un guide qui n’a aucun salaire mensuel et gagne en moyenne environ 500 DH par semaine (quand il travaille!)?
Mais dire qu’il existe tout un lobby manipulant cet important secteur qui fait vivre 180 personnes (donc familles) est complètement irresponsable.
Au fond, il s’agit d’une accusation très grave, sans fondement ni preuves.
En effet, pour prouver ses dires, le journaliste, qui a réalisé le petit reportage, est lui-même tombé dans le piège et le ridicule en allant filmer quelques bazars dans une ruelle habituellement vide même durant la journée. Pire: il a choisi de le faire le soir quand les habitants de Tanger et les touristes sont déjà rentrés et personne ne se balade dans l’ancienne médina. Même pas un chat.
Tout le monde sait que les rues de l’ancienne médina sont pleines de touristes pendant le jour. Tout le monde sait aussi que les bateaux de croisière qui font escale au port de Tanger-ville repartent en général vers 17 heures. Même les navires arrivant de Tarifa, qui transportent ces groupes d’espagnols qu’on voit tous les jours se balader dans la médina et le centre-ville, repartent aussi vers 17 heures. Avant le coucher du soleil.
Donc, naturellement, qui est ce touriste qui va se balader dans la rue Mouahiddine ou faire du shopping dans un bazar un soir d’hiver si froid?