Les habitants de la rue Ibn Hazm – route de la vieille montagne, à Dradeb, s’indignent de l’absence d’une réaction de la part des autorités locales ayant pris énormément de retard pour décider du sort d’une usine de confection clandestine qui ne devait jamais être ouverte dans cette zone.
Depuis juin 2024, les voisins n’ont cessé de contacter toutes les autorités responsables, le Wali et le maire inclus, pour expliquer, en détail, les nombreux dangers que représente l’existence de cette usine dans cette rue.
En réponse à leurs doléances, une commission s’était déplacée à l’adresse indiquée pour constater directement l’ampleur de la menace.
Dans leur P.V il a été clairement indiqué que le gérant de l’usine existant depuis 13 ans n’a pu présenter aucun document officiel lui permettant d’ouvrir son usine à cet emplacement.
Pire, l’usine qui emploie quelque 500 personnes, selon la déclaration du gérant indiquée dans le même P.V, ne présente aucune mesure de sécurité et son bâtiment ressemble bien à une construction anarchique.
La réaction des habitants de cette zone s’était produite après un incendie qui avait eu lieu dans cette usine, apparemment à cause d’un court circuit. Fort heureusement, le feu avait été maîtrisé avant qu’il ne se propage et arrive aux maisons entourant cet énorme atelier. Les familles avaient échappé à une catastrophe qui pouvait être incontrôlable.
La liste des doléances des habitants de la rue Ibn Hazm inquiète littéralement. Ils y notent plusieurs infractions allant de la construction illégale ayant causé des fissures dans certaines maisons ; l’utilisation de produits chimiques menaçant la santé des familles et leurs enfants ; le danger et la nuisance des nombreux camions livrant et transportant les marchandises, ainsi que des fourgons utilisés pour le transport du personnel ; l’utilisation de nombreuses bouteilles de gaz qui sont un danger potentiel pour toute la zone, etc.
A l’époque, ladite commission avait souligné dans son rapport la nécessité de transférer cette usine vers une zone industrielle. Mais depuis ce temps, il n’y a eu aucun suivi de cette affaire, comme si le danger n’a jamais existé.
Aujourd’hui, ces mêmes familles victimes de cette usine se demandent pourquoi, depuis l’été 2024, les autorités locales n’ont-elles pris aucune mesure pour qu’elle soit fermée?
En effet, il existe toutes les raisons pour que cette décision soit prise. Le gérant n’a présenté aucune autorisation officielle lui permettant d’ouvrir son usine à cette adresse. Le bâtiment est illégalement construit et réaménagé et les dangers potentiels pouvant provoquer un incendie sont nombreux et irréversibles.
On se rappelle comment à cause de fermer l’oeil sur ce phénomène d’usines illégales installées partout dans les quartiers surpeuplés de Tanger, les inondations du 8 février 2021 avaient causé la mort de 29 ouvriers dans un atelier clandestin de confection.
Durant ce temps, intervenant au parlement, le ministre de l’Emploi, Mohamed Amekraz, avait dégagé la responsabilité du gouvernement en accusant le propriétaire d’avoir ouvert son entreprisse en violation totale des dispositions de l’article 135 du Code du travail du Maroc.
Là aussi il y a violation du même article et les conséquences d’un accident pourraient être plus graves.
C’est pourquoi il serait plus sage d’agir très rapidement pour éviter le pire.
Cette usine doit naturellement être fermée. Son gérant doit être obligé d’investir dans un nouvel emplacement dans une zone industrielle tout en continuant de payer les salaires de son personnel en attendant l’ouverture de sa nouvelle fabrique.
Être sévère en appliquant la loi peut sauver des centaines de vie et la réputation d’une ville qui se prépare sur tous les niveaux à accueillir la coupe du monde…