Figurant parmi les best-sellers du New York Times pendant de longues semaines, Le mythe du déficit est un ouvrage audacieux qui prend le contrepied de la vulgate économique classique dont on nous rebat les oreilles avec des injonctions telles que « les déficits publics sont néfastes et prouvent que les finances publiques sont mal gérées » ou encore « qu’ils sont à l’origine de l’inflation et détournent l’épargne de l’investissement productif ».
Son auteur, Stéphanie Kelton est économiste, Professeur à l’université d’État de New York à Stony Brook et fut conseillère économique de la campagne électorale de Bernie Sanders. Son analyse radicale renverse toutes nos idées reçues sur le déficit et sur la pensée économique contemporaine.
En s’appuyant sur la théorie monétaire moderne – qui postule que l’Etat est toujours solvable d’autant plus s’il possède encore sa souveraineté monétaire – Stéphanie Kelton démolit ainsi les mythes qui nous empêchent d’agir :
¤ Non, l’État n’est pas obligé de tenir son budget comme un ménage puisqu’il est émetteur en plus d’être utilisateur de monnaie, contrairement à un ménage qui est simplement utilisateur.
¤ Un déficit budgétaire ne prouve pas que l’on dépense trop. La limite à ne pas dépasser est fixée par les ressources réelles de l’économie.
¤ La dette publique n’est pas un fardeau pour les générations futures mais un instrument d’épargne facile à supprimer.
¤ Non, les déficits publics ne réduisent pas l’épargne privée, ils l’augmentent, puisqu’il s’agit de dépenses supplémentaires de l’Etat qui vont nécessairement enrichir les autres agents économiques (entreprises et ménages).
¤ Non, le déficit commercial n’est pas désastreux en soi. C’est même grâce à lui que l’on consomme la production des autres pays dont nous avons besoin.
¤ Les programmes sociaux ne sont pas des gouffres financiers, ce sont des mécanismes arbitraires de financement. Ils sont donc modifiables et ajustables à partir d’un débat rationnel sur le modèle de société que l’on veut.
Avec cet ouvrage très accessible et assortis de nombreux exemples, Stéphanie Kelton nous invite à comprendre par nous-mêmes l’économie dont nous sommes les acteurs de façon à nous réapproprier ce qu’elle appelle une véritable « économie du peuple » !
Cedric Abouchahla