Asilah, ce n’est pas seulement sa belle façade décorée et ses murs peints par les plus grands artistes peintres du monde.
Il existe une autre ville misérable que les autorités oublient, jusqu’à la veille des élections.
Tous ceux qui se rendent dans les autres quartiers d’Asilah ne peuvent s’empêcher d’être surpris par l’abandon total qui affecté cette ville antique. Car malgré toutes les tentatives menées par la société civile, les quartiers marginaux d’Asilah n’ont bénéficié d’aucun aménagement. Cest le cas tout particulièrement des quartiers Mexique, Zarktouni Gnaoui, Marghoba et autres.
Le phénomène de la construction anarchique et illégale à Asilah s’est imposé par la force, malgré les nombreuses plaintes soulevées et les protestations de la population locale.
Les bidonvilles font encore partie des plus grands dilemmes dont souffre encore la ville qui organise annuellement l’un des plus importants festivals Marocains.

Certes le phénomène de la migration rurale excessive, a entraîné la propagation des ceintures de misère autour de toutes les villes marocaines, mais c’est surtout à Asilah quil n’a jamais été contrôlé et soumis à l’ingénierie stricte de la politique de la ville.
Car, en dehors du circuit touristique de la ville, partout où vous mettez les pieds dans les quartiers populaires d’Asilah, vous vous retrouvez face à des constructions anarchiques des plus laides. Un vrai désastre.

Le bidonville de Marj Abi Tayyib
La bombe à retardement

A Asilah, l’un des quartiers les plus anciens de cette ville, Marj Abi Tayeb, connu chez la population sous le nom du “district de Mexico”, est considéré comme l’un des plus anciens bidonvilles abritant les constructions anarchiques les plus affreuses de la petite ville. Malgré tous les efforts déployés par l’État pour éradiquer les bidonvilles, il est resté un maillon dans l’épine des autorités locales et des élues. Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, ces autorités n’ont jamais trouvé des solutions logiques pour ameliorer la vie d’une population de plus de 6500 personnes.

Le quartier de Marj Abi Tayyib a été construit dans les années vingt du siècle dernier. Il abrite principalement des populations très pauvres et nécessiteuses, en particulier celles provenant des zones rurales d’Asilah et de Larache. C’est un quartier qui ne dispose presque d’aucune infrastructure nécessaire. L’électricité est directement “volé” des câbles de l’éclairage public et l’eau des fontaines dispersées ici et là. Aucun réseau d’assainissement ni canalisations d’égouts nont été installés. Une situation misérable
Pire encore, ce quartier, qui fait 4 hectares, est entouré de décharges aussi anarchiques et incontrôlées. Des éléments suffisants pour mesurer l’inefficacité des élus et de leur président.
Selon une étude menée par une association locale, en 2016, le nombre de familles dans la région atteignait environ 1120 familles.

Réinstallation des résidents du district “Mexico”

Le problème du quartier de Marj Abi Tayyib est trop complexe et a nécessité plusieurs initiatives pour trouver les solutions nécessaires. Le 3 avril 1995, un projet avait été annoncé visant à éradiquer entièrement cet énorme bidonville tout en logeant convenablement ces familles dans d’autres nouveaux quartiers mieux aménagés.
L’Etat, représenté par les autorités provinciales à Tanger, la commune d’Asilah et le groupe Al Omran, avait en effet trouvé des parcelles de terrains pour y construire de nouveaux bâtiments. Mais subitement, ces terrains auraient été proposés pour la construction de quelque 800 appartements qui auraient été financés par des pays du golfe. Ainsi, même l’objectif du projet a été oublié.

Le quartier de Marj Abi Tayyib, connu sous le nom du district de «Mexico» serait aussi le paradis des élections, car le nombre des personnes inscrites sur les listes électorales dépasseraient 1700, dont la plupart avaient soutenu l’actuel président du conseil municipal, qui a passé plus de 40 ans occupant cette responsabilité. Lorsque le projet des nouvelles constructions avait été lancé, il s’était déplacé sur place en compagnie de ses amis du Golfe. Il avait alors visité tout le quartier et promis à ses habitants un logement décent à des prix très abordables.
M. Benaissa avait vendu l’illusion à ces pauvres gens, à la veille des élections.
Depuis, plus personne n’a revu le président dans ce pauvre quartier.