Quand on se trouve dans la TFZ (Tanger Free Zone), on oublie les chiffres d’affaires et même le nombre très considérable des jeunes Marocains employés dans cette énorme zone industrielle qui est la première en Afrique en terme de potentialités et performances.
Au sein de la TFZ, quand on sait tout ce qui se fait pour mettre le Maroc sur les vrais rails du développement écologique et environnemental, on est choqué !
Ô combien de séminaires et de rencontres organisés dans le cadre de la journée de l’environnement et du développement durable, ont été tenues à Tanger pour sensibiliser notamment les industriels sur l’importance de ce thème si important pour notre vie sur terre.
« Nous n’avons qu’une seule Terre, prenons-en soin: C’est notre responsabilité et notre opportunité ». C’était le thème d’une importante rencontre de la CDD en juin 2022 visant à contribuer aux efforts déployés par le Maroc en matière du développement durable, et qui s’était inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement durable (SNDD), ayant pour but d’accélérer la transition vers une économie verte et durable.
Ce séminaire avait également pour objectif de promouvoir les efforts engagés tant par les collectivités territoriales que par le tissu industriel de la région, dans ce secteur qui constitue l’un des piliers de l’économie circulaire et du développement durable.
A priori, les recommandations de ce genre de rencontres devront être prises en considération sur le plan local et régional. Les premiers intéressés en sont les industriels, notamment ceux dont les usines sont implantées dans les différentes zones industrielles de la ville, la TFZ incluse.
Sauf que la situation réelle est totalement contraire aux slogans, aux thèmes et recommandations prises lors de ces importantes rencontres.
Le Oued qui traverse la Free Zone de Tanger est témoin d’une situation environnementale très grave.
Interrogés par La Dépêche, plusieurs employés d’usines racontent qu’ils vivent le cauchemar, notamment à cause des odeurs nauséabondes et insupportables des déchets liquides de certaines usines (de gambas) qui vont directement dans ce Oued. Il s’agit aussi de certains liquides de produits chimiques qui y seraient déversés sans aucun traitement.
Qu’en est-il du traitement des eaux usées dans la TFZ et combien d’usines respectent ce processus visant à protéger l’environnement local et la santé des citoyens ? Pas la peine de faire des enquêtes auprès de chaque usine et même de la direction de la TFZ. Les photos accompagnant cet article le disent tout sur la réalité de cette zone en matière de respect des normes protégeant l’environnement.
Sachant que la TFZ est un produit du groupe Tanger Med, cette zone devait être exemplaire en matière de respect de l’environnement. En effet, dans sa charte RSE, le groupe Tanger Med indique qu’il “déploie une démarche de responsabilité sociale graduelle et évolutive, en coordination avec les parties prenantes constitutives de son écosystème, et dans un souci permanent de protection de l’environnement.”
Et d’ajouter que ses “actions s’inscrivent parfaitement dans le cadre mondial des Objectifs de Développement Durable (ODD)”.
Paradoxalement, à la TFZ, ces démarches et actions n’existent absolument pas. L’état du Oued et de certaines belles plages d’Achakkar comme celle de Jbilat en est la preuve.