La Wilaya va-t-elle réunir son comité spécial « sécheresse » pour exhorter les différents acteurs et citoyens à adhérer à la mise en œuvre des bonnes pratiques de consommation d’eau et son utilisation responsable et rationnelle ?
Ou, alors, va-t-on se retrouver bientôt sans aucune goutte d’eau potable sans même être avertis par Amendis.
Malgré toutes les alertes, aucune mesure stricte contre les différentes formes de gaspillage de l’eau n’a été mise en application. A Tanger, on arrose partout, à coup de grands jets d’eau qui durent des heures et cela ne semble pas déranger les autorités.
Nous sommes en plein stress hydrique et, pourtant, concernant la gestion locale de cette ressource, qui devient rare, il y a comme l’impression que personne ne sait qu’est-ce que cela veut dire exactement?
Si c’est le cas, voici donc une petite définition: »un pays se retrouve en situation de stress hydrique dès lors que ses disponibilités en eau douce passent sous le seuil de 1.000 m3/hab/an. »
Au Maroc, ce chiffre est déjà établi à 650 m3/hab/an. Et les choses ne feront qu’empirer, puisque cet indicateur poursuivra sa tendance baissière, pour passer à 500 m3/ hab/an à l’horizon 2030, d’après les prévisions de la Banque mondiale (BM).
Partout au Maroc, les ressources en eau, régulièrement amoindries par les précédentes vagues de rareté de pluie, sont extrêmement limitées. A Tanger et dans sa région la situation est également très critique et très alarmante.
Comme l’a souligné le dernier rapport de la Cour des comptes, nous sommes aujourd’hui devant « des défis liés à la mobilisation, la valorisation et la préservation des ressources en eau, ainsi qu’à la planification, l’organisation et le financement du secteur de l’eau”.
Comment réagir avant qu’il ne soit trop tard?
Les deux photos accompagnant cet article ont été prises le lundi 19 juillet 2022 à 13h30. On y voit clairement où se situe ce jardin et comment l’employé de la société chargée de la gestion des espaces verts de la ville tient dans sa main le tuyau d’arrosage en discutant avec son ami gardien de voitures, sans se soucier du gaspillage dont il est auteur.
Le double arrosage de ce jardin a duré plusieurs heures et se répète plusieurs fois.
Restons juste sur cet exemple et vivons l’instant en imaginant comment en pleine sécheresse et devant une situation devenue très inquiétante, la société responsable arrose tranquillement le gazon en utilisant de l’eau que la ville devrait protéger pour une utilisation plus efficace.
Imaginons combien de millions de mètres cube d’eau sont perdus de cette manière et de bien autres façons encore plus cruelles et même bêtes.
Ces gens qui lavent leurs véhicules un jour sur deux ou qui nettoient devant leurs villas et maisons non pas en balayant mais à coup de jets d’eau forts qui durent un bon moment…
Est-ce que les responsables à la Wilaya et dans les communes vont continuer à laisser faire sans sanctionner les gens et les entreprises qui gaspillent l’eau?
C’est la question qui taraude tout le monde.
A. REDDAM