Le Stade de tennis de la nouvelle cité sportive, le Palais des arts et des expositions, le Cinéma Al Cazar, et sûrement bientôt les Arènes (Plaza de Toros) et Teatro Cervantes…
Ces bâtiments possèdent en effet quelques points en commun. Ils ont été aménagés dans la même période, dans le cadre du même programme et risquent de rester vides pendant longtemps. Et c’est sûrement le point en commun le plus désagréable et même le plus dangereux. Car à quoi cela est-il de construire ou de réaménager des édifices qui ne sont pas utilisés ?
Le cas du stade de tennis, un joyau architectural parmi les plus jolis au Maroc (cabinet Diwan architectes) est inquiétant. Certes, il y a eu le COVID-19, le confinement et les autres mesures sanitaires, qui ont tout arrêté partout au monde, mais ce stade, où les travaux de construction ont été terminés bien avant cette période, n’a jamais été inauguré ni a abrité un quelconque tournoi.
Les autorités responsables n’ont jamais annoncé la partie qui sera chargée de sa gestion, si c’est la Fédération de tennis ou une association sportive locale, comme celle qui gère le club de tennis de Souani. Bref, on n’en sait absolument rien concernant l’avenir de ce très beau stade. La seule chose qui est certaine est que les installations de cette infrastructure sportive finiront par se dégrader si elle reste longtemps fermée.
Sur la route de Malabata, les travaux de construction du Palais des arts et des expositions ont été terminés en juin 2020, en pleine période de confinement. Après deux années de fermeture à cause des mesures sanitaires COVID-19, cet autre joyau architectural, signature du talentueux Nawfal Bakhat, est toujours fermé.
Certes la vie reprend à peine dans le secteur artistique et culturel, mais au moment où certains autres nouveaux bâtiments abritent déjà des événements, c’est le cas de l’espace culturel Riad Sultan géré par l’association Bab bhar, le grand palais des arts est clos. “A quelle date serait-il d’abord inauguré? Par qui et comment?”, sont certainement des questions que tout le monde pose. Mais aucune autorité ne semble chercher la bonne réponse.
En attendant, face à la mer, ce grand édifice est en train de perdre petit à petit une partie de son prestige et de sa qualité. L’humidité ne pardonne pas.
Située sur la route de Ziaten, la bibliothèque Iqrae souffe du même abandon. Le très beau bâtiment, chef d’oeuvre de Mehdi Kabbage, se trouve dans une situation mi-figue mi-raisin. Des fois, la porte de cette belle bibliothèque est ouverte et quelques personnes (des employés et des gardiens) donnent l’impression qu’elle est opérationnelle. Mais malheureusement ce n’est pas le cas. Le manque du personnel, animateurs et cadres a fait que cet édifice soit paralysé.
Dans le secteur social, c’est malheureusement le même constat. A Tanger plusieurs établissements construits durant les dernières années, notamment ceux dédiés aux personnes souffrant d’handicap, sont restés fermés. Ces centres sont aménagé et équipés mais ne sont toujours pas fonctionnels.
A. R.