Jusqu’au 2 décembre 2022

L’art devrait être une oasis: un lieu où un refuge contre la dureté de la vie (Fernando Botero).
Les sommités de l’art seront les invités de Aziza Laraki à la Gallery Kent. Les noms sur l’affiche sont à eux seuls une invitation directe pour passer à la Gallery Kent et y découvrir cet oasis qui ne peut être que super beau.
Parmi les artistes qui prendront part à ce grand événement artistique, Philippe Guiguet Bologne et Nicole de Pontchara ont choisi d’en présenter deux pour mettre davantage en valeur ce rendez-vous: Itaf Benjelloun et Hassan Echaïr. Deux perfections.
Philippe indique que « l’univers d’Itaf Benjelloun a quelque chose à voir avec la magie. Non pas la magie des potions et des talismans, moins encore celle des lapins et des chapeaux. La magie des choses qui sont à leur juste place, et une juste place qui, impertinemment – et très étrangement surtout – semble un déplacement continu, un décalage perpétuel, un mouvement inépuisable. La juste place de l’infixable. La magie des étoiles dans le ciel ou celle du vent dans le feuillage des grands arbres, la magie des scintillements sur les soubresauts d’un ruisseau et celle d’un regard croisé un matin de bonheur. La magie de la plénitude et celle de la mélancolie. »

Pour sa part, présentant Hassan Chair, Nicole de Pontchara rappelle que « la légèreté des ombres avance avec la légèreté du funambule. Il retient que les traces, les passages, les ombres, ombres des voilures, ombres des hommes absents de parcours pourtant autrefois habits par eux. Il garde en mémoire le déplacement nomade, le temps du voyage et l’inscrit en structures mobiles, cordes, trapèzes, balancelles. Vocabulaire inventé pour dire la mesure du temps, temps vivant pour les marcheurs conducteurs de troupeaux, temps mort pour ceux qui ont pris la mer dans le Détroit et ne sont pas arrivés. Cordages gréement de bateaux fantômes, orchestration musicale de lignes et de formes géométriques balanciers lests de pierres, de poids pour arrêter le temps, marquer l’heure. Le contrepalqué, le verre, la pierre, rien de plus pour dessiner la configuration d’une durée à analyser. A partir de quand commence le décompte de l’espérance ? Quand le balancier se remettra-t-il en mouvement ? L’artiste imagine, crée donc les images les plus déréalisées et en même temps n’oublie pas la tension des cordes des tentes, la courbe d’une barque, la pesanteur d’une obsession. Tout est allusif, posé comme
une proposition qui n’est jamais imposé. Au spectateur de refaire le chemin, de trouver sa vérité dans la figure présentée. A lui de lire entre les lignes, de suivre les trajectoires, d’accepeter de se confronter avec l’ombre du réel pour mieux le reconnaître.
L’art de la litote n’est-il pas d’exprimer le plus en disant le moins ? »