Dr Lamiae Ghziel

La chimiothérapie est un traitement utilisé contre le cancer mais peut avoir des effets sur le cœur, bien que cela dépende du type du Protocol utilisé, de la dose et de la durée du traitement.

Quels sont les effets secondaires du traitement de la chimio sur le cœur ?

Les effets secondaires cardiaques possibles incluent :

  1. Cardiomyopathie : Certains médicaments de chimiothérapie, comme les anthracyclines peuvent endommager le muscle cardiaque, conduisant à une faiblesse du cœur ou à une insuffisance cardiaque.
  2. Arythmies : Des battements cardiaques irréguliers peuvent se produire pendant ou après le traitement, provoquant des palpitations ou une sensation d’évanouissement.
  3. Hypertension artérielle : Certains agents, comme les inhibiteurs de l’angiogenèse, peuvent provoquer une augmentation de la pression artérielle.
  4. Ischémie ou infarctus du myocarde : Dans de rares cas, certains médicaments de chimiothérapie peuvent augmenter le risque de crise cardiaque.

Pour prévenir ou minimiser ces risques, les patients sous chimiothérapie sont souvent surveillés de près avec des tests cardiaques, comme les échocardiogrammes ou les électrocardiogrammes (ECG), afin de détecter tout problème potentiel rapidement. Si des effets cardiaques sont détectés, le traitement peut être ajusté ou interrompu pour protéger le cœur.

Qu’est-ce que c’est la cardiotoxicité ?

La cardiotoxicité liée à la chimiothérapie est un problème de santé sérieux qui peut se manifester sous différentes formes et à divers moments pendant ou après le traitement.

Types de toxicité cardiaque

  1. Toxicité aiguë :

Se produit pendant ou juste après la chimiothérapie.
Les symptômes incluent des arythmies, une myocardite (inflammation du muscle cardiaque), et une diminution de la fonction cardiaque. Ces effets sont généralement réversibles une fois que le traitement est arrêté.

  1. Toxicité chronique :

Peut survenir des mois ou des années après la fin du traitement.
Les patients peuvent développer une insuffisance cardiaque chronique due à des dommages progressifs au muscle cardiaque.

Les anthracyclines sont particulièrement connues pour ce type de toxicité.

  1. Toxicité retardée :

Peut apparaître même des décennies après la chimiothérapie, en particulier chez les jeunes patients traités pour des cancers pédiatriques.

Ces effets incluent l’insuffisance cardiaque, les maladies coronariennes et les troubles du rythme cardiaque.

Quelle surveillance et quelle prévention ?

Il faut

  1. Évaluation initiale : Avant de commencer la chimiothérapie, une évaluation cardiaque est généralement réalisée, incluant une échocardiographie pour évaluer la fonction cardiaque.
  2. Surveillance continue : Pendant le traitement, des tests cardiaques réguliers, comme des électrocardiogrammes (ECG) ou des échocardiographies, permettent de surveiller tout changement dans la fonction cardiaque.
  3. Médicaments protecteurs : Dans certains cas, des médicaments comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou les bêta-bloquants peuvent être utilisés pour protéger le cœur pendant la chimiothérapie.
  4. Adaptation des doses : Réduire la dose ou modifier le régime de chimiothérapie peut être nécessaire pour minimiser les risques cardiaques.

Qui sont les patients à risque ?

Certaines personnes sont plus susceptibles de développer des problèmes cardiaques liés à la chimiothérapie, notamment celles qui :

Ont des antécédents de maladies cardiaques, personnes âgées, qui reçoivent des doses élevées de médicaments cardiotoxiques, ceux qui subissent une radiothérapie thoracique en plus de la chimiothérapie.

Comment gérer ses complications

Lorsque des signes de cardiotoxicité apparaissent, il est important d’agir rapidement :

Modification du traitement
Réhabilitation

Suivi à long terme : Après la fin de la chimiothérapie, les patients doivent souvent être suivis régulièrement pour détecter des complications tardives, notamment les troubles cardiaques.

Conclusion

Bien que la chimiothérapie soit essentielle pour traiter certains cancers, les effets sur le cœur nécessitent une attention particulière. Avec une surveillance appropriée et une gestion correcte, il est possible de minimiser les risques tout en maximisant les bénéfices du traitement.