Le capital-risque (de l’américain «venture capital») est une technique de financement utilisée pour lancer, acquérir ou développer une entreprise. En contrepartie des fonds qu’il apporte, l’investisseur – le capital-risqueur – reçoit une part du capital social de l’entreprise. Ces fonds ne sont pas garantis : l’investisseur prend donc le risque d’un échec, au même titre que les autres actionnaires. A l’inverse, si l’entreprise prospère, il touchera une plus-value quand il cédera sa participation ou, par exemple, lors de la cotation de l’entreprise en bourse. L’investisseur en capital-risque n’est pas un créancier percevant des intérêts, mais un associé qui se rémunère en dividendes et espère réaliser une plus-value.
Un capital-risqueur peut intervenir à différents stades de la vie d’une entreprise: au démarrage (on parle d’«amorçage» pour le financement d’une entreprise avant sa création) ; pour le développement d’une nouvelle activité ou de capacités de production ; ou encore pour rendre liquide une partie du capital, lors de la transmission de l’entreprise (notamment à l’occasion d’opérations de rachat par les salariés, par les dirigeants, par une nouvelle équipe ou par des investisseurs). Au sens strict, le capital-risque concerne des investissements dans des sociétés de haute technologie (biotechnologie, électronique, etc.) qui sont encore à un stade précoce de leur développement. Mais le terme est aussi employé parfois pour désigner d’autres formes de capital investissement, qu’il s’agisse du développement d’une société bien établie ou d’une transmission.
Les investisseurs peuvent être indépendants (société ou fonds de capital investissement coté ou non, où aucun actionnaire n’est majoritaire), «captifs» (c’est-à-dire filiale d’une banque, d’une compagnie d’assurances ou d’une société industrielle) ou «publics».
Ces dernières années, la pratique a beaucoup évolué, avec une réorientation progressive des fonds investis vers le développement et les opérations de transmission, au détriment des créations. Le capital-risque a également réduit ses interventions dans ce qui fut longtemps son secteur de prédilection, la haute technologie, grande consommatrice de capitaux, au profit d’entreprises industrielles plus traditionnelles. Cela dit, de nombreux chefs d’entreprise marocaine sont encore réticents à voir un «intrus» faire son entrée dans leur capital. Mais, selon une étude réalisée par un cabinet, la plupart des entrepreneurs concernés affirment que, sans l’apport du capital-risque, leur entreprise n’aurait pu exister ou se serait développée moins vite.