“On a toujours assez d’humilité pour supporter sa propre réussite.” Maurice Toesca.
L’humilité est une qualité que je vénère chez les gens, malheureusement rares sont ceux qui l’ont développé. Si l’humilité générale se définit par des traits associés à la sincérité, au désintéressement et à l’honnêteté, l’humilité intellectuelle est plutôt associée à la compréhension des limites de ses propres connaissances caractérisées par une ouverture aux nouvelles idées, et à un désir d’apprendre. Selon Mark Leary, l’humilité intellectuelle c’est « reconnaître que les choses auxquelles on croit peuvent en fait être fausses ».
C’est donc une méthode de réflexion qui prend en compte la possibilité que l’on peut se tromper. Rechercher l’humilité intellectuelle ne signifie pas abandonner toute certitude, mais choisir ses convictions avec soin, rechercher leurs défauts et accepter de les réajuster. Cette remise en question sur nos propres réflexions ne nous rend pas vulnérables mais plus puissants que ceux qui croient tout connaître, tout maîtriser et enfin de compte ils se retrouvent esclaves de leur propre Ego. La difficulté à percevoir ce que nous ne savons pas fait partie de notre condition humaine. Une illustration de notre aveuglement devant notre propre ignorance est l’effet Dunning-Kruger : moins on est compétent, plus on a tendance à surestimer nos capacités, cependant il est normal et humain d’avoir tort. Il faut se rendre compte que notre cerveau est biaisé et qu’il risque parfois de nous tromper. Lorsque l’on apprend comment fonctionne le cerveau, comment nous percevons le monde, il devient difficile de ne pas être plus modeste. La grandeur de cette valeur, réside dans le fait qu’elle pousse la personne à progresser rapidement, en apprenant de son entourage tout en sous-estimant personne. Bref, l’humilité intellectuelle est une vertu qui valorise la vérité sans pour autant stigmatiser l’erreur, à condition qu’on soit capable de la reconnaître.
À Bon entendeur
Bonne vacances chers lecteurs
Dr Mariam Bendriss