#تحدي_2022_طنجة_أنقى_مدينة_في_المغرب

En matière de propreté, l’été 2022 ne sera pas comme les autres. C’est du moins ce que prétendent des jeunes de Tanger qui ont récemment lancé un appel en créant un hashtag sensibilisant toute la population à garder propre la ville. L’annonce fait tâche d’huile et l’action mérite sincèrement l’appui et le soutien de tout le monde.
En effet, nous avons un énorme problème avec l’état de propreté de la cité.
En utilisant des budgets colossaux et après plus de deux années de travaux ininterrompus, malgré tous les aléas climatiques, les autorités (la Wilaya et ses principaux partenaires), notamment l’Agence de développement des provinces du Nord, ont fait le nécessaire pour transformer les ruelles de l’ancienne Médina de Tanger et ses bâtiments en de jolis trésors.
Le succès des projets réalisés dans la Médina mérite certes d’être fait ailleurs. Mais en attendant, l’idéal serait de préserver cet acquis et de ne pas perdre cet atout qui a son énorme importance aussi bien pour le bien-être des habitants que pour la satisfaction des visiteurs, les touristes nationaux et étrangers tout spécialement.
Sur de nombreuses pages fb et autres réseaux sociaux, de belles photos circulent présentant différentes ruelles dans un aspect des plus beaux. Des pots de fleurs et plantes décorent des façades de maisons propres, peintes à la chaux blanche et un parterre bien nettoyés…présentent une « déco » zen qui fait plaisir à tout le monde.
Ce n’est pas la première fois que les populations habitant l’ancienne Médina de Tanger et bien d’autres quartiers de la ville prennent l’initiative pour embellir les rues et les espaces qu’ils partagent. A plusieurs reprises, des actions ont été menées un peu partout à Tanger.
Le problème est dans la protection de ce qui a été fait et surtout dans la continuité de ces projets. Or, ce n’est pas toujours le cas.
En effet, souvent ces actions sont réalisés dans un cadre associatif ou par un petit groupe d’amis et voisins qui manquent de moyens pour les pérenniser. L’intervention des communes pour financer à long terme ces projets reste assez limitée pour ne pas dire qu’elle est rare.
On se rappelle tous comment, il y a quelques années, certains communes avaient essayé, vainement, de s’approprier le succès d’un grand projet d’embellissement qui avait concerné la majorité des quartiers de Tanger, alors que ce succès revient aux efforts des habitants de ces espaces.
A la place de venir prendre des photos ou de distribuer des attestations « bidons », les communes et leurs arrondissements ont mieux à faire: réserver un budget spécial permettant de lancer chaque année une opération « propreté » partout à Tanger. Il existe de nombreux bailleurs de fonds et institutions qui peuvent participer au financement de ces projets, petits dans leurs budgets mais énormes dans leurs objectifs. Il suffit que les volontaires soient organisés dans des associations de quartiers aux objectifs clairs et bien tracés et que les politiciens ne s’en mêlent jamais. C’est essentiel pour la pérennité de ces actions.
En parallèle, certaines autres « grandes » associations, qui tantôt défendent le patrimoine historique, tantôt la protection de l’environnement, devront revoir leurs manières de travailler et se mêler véritablement de la vie de tous les jours des citoyens et les vrais problèmes dont ils souffrent.
Qu’elles se suffisent de publier des rapports et d’organiser quelques rencontres, qui n’ont aucune suite, alors qu’elles reçoivent des budgets assez importants, n’est plus admissible dans une ville de la taille de la capitale du Nord.
Aujourd’hui Tanger a besoin d’hommes et de femmes qui acceptent de mettre la main dans la pâte et pas de ceux qui veulent uniquement se partager le gâteau.
Abdeslam REDDAM