À l’approche des fêtes de fin d’année, les autorités marocaines décident, contre toute attente, de renforcer le dispositif de contrôle pour l’accès au territoire national. L’information est tombée comme un couperet le samedi 13 novembre sur les professionnels touristiques qui s’attendaient à un allégement des mesures restrictives afin de soutenir un secteur très impacté par la crise.

Le communiqué du Comité interministériel de suivi de la Covid-19, publié le samedi, précise par ailleurs que «tout passager testé positif à l’arrivée au Maroc ne pourra pas accéder au territoire national et devra retourner immédiatement au pays de provenance à la charge totale de la compagnie de transport aérien ou maritime, à l’exception des personnes disposant d’une résidence permanente au Maroc». En plus de la suspension des vols avec trois pays européens (le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas), parmi les principaux émetteurs de touristes étrangers au Maroc, le pays poursuit sa politique restrictive qui n’est pas sans impact sur le tourisme.

Poursuite des mesures restrictives, renforcement du contrôle pour l’accès au territoire national, budget insuffisant, non-respect des engagements de l’État dans le cadre du contrat-programme, une ministre du Tourisme qui se contente d’une simple prise de contact et des banques qui ferment le robinet du financement. Les professionnels du tourisme se sentent délaissés. Leur espoir de limiter la casse en captant des touristes en cette fin d’année s’évapore. En attendant que le gouvernement prenne conscience de l’urgence et de la gravité de la situation, les entreprises du secteur continuent à mettre la clé sous le paillasson.

Quelles solutions existent encore pour sauver cette situation désastreuse?
La vérité une seule solution peut encore sauver le secteur touristique à Tanger et dans sa région.
Que la Wilaya, le Conseil régional et les mairies tendent la main aux professionnels via le CRT pour programmer durant les vacances (celles de Noël d’abord) des activités et des évènements capables d’attirer les touristes nationaux vers la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Un produit que les agences de voyages pourront comercialiser et qui faire travailler les hôtels, les restaurants, les guides et les transporteurs bien sûr.
Organiser de tels projets d’événements actuellement à Tanger, Tétouan ou Chefchaouen est devenu à la fois possible et facile.
Prenant comme exemple le cas de Tanger.
Il y a la visite guidée de toute l’ancienne Médina qui a été magnifiquement réaménagée.
Il y a la visite guidée aussi des musées de la Casbah et Dar Baroud.
Il y a des randonnées à Rmilat et Perdicaris, qui peuvent intéresser beaucoup de gens.
Il y a le bus touristique qui peut servir à des visites de la ville à un prix symbolique ne dépassant pas 20 DH par exemple.
Durant ces jours de vacances, si le temps le permet, le Yachting Club de Tanger peut aussi organiser des sorties en voiliers pour les enfants en compagnie de moniteurs, en plus de petites conférences sur le détroit de Gibraltar, son histoire et ses richesses, etc.
Parallèlement à ces petits exemples de sorties et de découvertes destinées aux grands et aux petits, l’animation artistique et culturelle constituera le noyau de ce programme de vacances familiales à Tanger.
Les spectacles Tanja Fraja, organisés fin octobre dernier, ont représenté une belle démonstration du savoir-faire local en matière de management culturel. Quand Tanger veut, elle peut…! C’est la conclusion générale de les habitants de la ville qui ont été émerveillés par ces beaux événements artistiques, qui peuvent évidemment être représentés durant les vacances de la fin de l’année.
En plus, il existe 14 galeries d’art qui peuvent organiser une sorte de « semaine des arts de Tanger ». Il y a la cinémathèque et surtout le fantastique centre et théâtre Riad Sultan où de belles pièces théâtrales peuvent être programmées.
Tanger est également dotée de belles places où des concerts de musique peuvent être organisés et seront certainement une belle réussite.
Imaginez des soirées Gnawa à Bab Marsa, les acrobates à la Casbah et d’autres programmes à la Corniche, à Sour Maagazine, etc.
Mais aussi dans les grands hôtels qui peuvent abriter des soirées jazz, flamenco ou tout autre genre musical très apprécié par le public marocain.
« La semaine artistique et culturelle de Tanger » était déjà organisée durant la belle époque. Elle peut très bien l’être aujourd’hui. Durant les vacances du printemps, les autorités et les professionnels peuvent envisager un autre programme nommé « Le Printemps de Tanger » et portant sur le même objectif de sauver le secteur touristique. Ce qui peut se faire et bien réussir à Tanger, réussira forcément à Tétouan, Chefchaouen et ailleurs. Il suffit de le vouloir… et il suffit surtout d’arrêter de trop parler sans passer à l’action.

Abdeslam REDDAM