Une Tangéroises, MRE qui était venue passer ses vacances cet été dans sa ville natale, après deux années d’absence à cause de la pandemie du Coronavirus, n’a jamais pu rentrer chez elle en Belgique. Très jeune, elle a décédé à cause d’une morsure dun chien errant qui l’a mordue quand elle faisait la marche un matin sur la corniche.
Elle habitait tout près de l’hôtel Jennina et sa famille raconte qu’elle s’était levée comme d’habitude pour accomplir la prière d’Al Fajr et sortie vers 7 heures pour faire la marche sur la corniche. Malheureusement, un chien errant l’a attaqué et mordu.
Alors que toute sa famille croyait qu’elle allait être bien pris en charge par les autorités sanitaires, c’est tout le contraire qu’il s’est passé. La victime a été complètement négligée, raconte la famille de la défunte, et quatre jours plus tard, hospitalisée en urgence, elle a succombé, emportée par une rage à priori facile à soigner.
Nous sommes donc devant deux problèmes très graves. L’existence de chiens errants dans les rues de Tanger et la négligence incompréhensible, injuste et injustifiée du corps médical. Une négligence qui a coûté la vie à une jeune femme partie rapidement, laissant des enfants tout petits devenus orphelins et une famille déchirée. Il a suffit de quatre jours et d’un mauvais traitement dans un hôpital de la ville pour que la vie d’une famille heureuse soit bouleversée et entièrement cassée. Qui en est responsable ?
Au Maroc, malgré l’existence d’une stratégie nationale de lutte, la rage continue de se propager. Selon le ministère de la Santé, au Maroc, 400 cas de rage animale sont signalés chaque année. Le ministère indique également que 65 000 personnes ont reçu en 2017 une vaccination antirabique post-exposition après avoir été mordues ou griffées par des animaux, en particulier par des chiens errants. Et dans 9 cas sur 10, la personne concernée a été contaminée par un chien enragé, qui reste le réservoir et le principal vecteur de cette maladie.
Le nombre des cas de rage humaine dans la région de Tanger, au cours de la période 2000-2017, est de 32 cas. Les provinces les plus touchées sont celles qui concentrent une forte densité de la population canine, dont Tanger.
Malheuheusement, la stratégie de la rage nationale n’a pas réussi jusqu’à présent à éradiquer la rage au Maroc. Une des raisons est l’absence de statistiques fiables sur la population canine, en particulier les chiens domestiques. Le manque de sensibilisation et la communication sur cette maladie chez les citoyens est un autre problème.
Rappels sur la rage
La rage est une maladie mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Le traitement préventif de la rage humaine est très efficace s’il est administré rapidement après le contact avec l’animal porteur.
La contamination de l’homme se fait exclusivement par un animal au contact de la salive par morsure, griffure, léchage sur peau excoriée ou sur muqueuse (œil, bouche). L’animal peut devenir contagieux 15 jours avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie et il le reste jusqu’à sa mort.
Pour réduire le risque de contracter la rage, il est recommandé d’éviter tout contact avec des animaux domestiques ou avec des mammifères sauvages.
En cas de morsure, de griffure ou de léchage sur une plaie :
• Il est impératif d’effectuer un nettoyage de la plaie à l’eau et au savon pendant 15 minutes, rinçage, application d’un antiseptique iodé ou chloré, sont indispensables pour limiter le risque infectieux.
• Il faut ensuite consulter un médecin qui décidera de la nécessité d’un traitement antirabique vaccinal et de l’administration d’immunoglobulines spécifiques antirabiques, en l’absence de vaccination préventive.
A.R.