Ils la considèrent comme un « joyau en péril ». 25 maires de villes situées sur le littoral méditerranéen, de la France au Maroc en passant par le Liban et l’Espagne, ont demandé dans une tribune publiée dans Le Monde lundi la création d’une « zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques (ECA) en Méditerranée » pour « tourner la page de l’irresponsabilité écologique ».
« Nous demandons l’adoption au plus vite d’une zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques, dite zone ECA, en Méditerranée, pour lutter contre la pollution de l’air des navires et réduire les pluies acides qui s’abattent sur notre mer et notre littoral. »
L’idée de ces zones est de permettre de limiter les émissions de polluants en imposant aux navires qui y circulent d’utiliser des carburants plus propres. Il existe actuellement quatre zones ECA dans le monde.
« De nouvelles normes »
Lancée à l’initiative du maire marseillais Benoît Payan, la tribune est également signée en France par le maire de Nice Christian Estrosi, le maire de Toulon Hubert Falco ou encore le maire de Montpellier, Michaël Delafosse. Sur le pourtour méditerranéen, les maires de Tripoli au Liban mais aussi Tanger au Maroc ou encore Parlerme en Italie se sont associés à la démarche.
« De Tanger à Beyrouth en passant par Marseille, ensemble nous voulons de nouvelles normes pour protéger notre santé et notre environnement », a tweeté le maire de Marseille.
« Nous ne pouvons rester silencieux »
« Notre jardin commun se meurt, et nous ne pouvons rester silencieux » déplorent les maires signataires. Ils regrettent notamment les effets de « la pollution massive engendrée par la circulation de navires obsolètes et dangereux » sur « la santé des populations, le réchauffement climatique » et la biodiversité. La zone ECA permettrait ainsi de limiter les « émissions de soufre et de particules, mais aussi les oxydes d’azote, dont la dangerosité est largement démontrée » précisent-ils.
Pour que cette zone ECA puisse être créée l’Organisation maritime internationale doit approuver sa mise en place. Les maires demandent ainsi à leurs gouvernements respectifs « d’accélérer le processus actuel » pour y arriver plus rapidement.
Une étude d’impact déjà menée en France
La France a déjà mené en 2020 une étude d’impact de la création de cette zone, pilotée par l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) associé avec le Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) et le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).
Selon leurs conclusions, une zone ECA permettrait une amélioration de la qualité de l’air, et « de réels bénéfices pour la santé des populations du bassin méditerranéen ». Concrètement, ils estiment à 1730 le nombre de morts prématurées évitées par an, et entre 8.1 et 14 milliards d’euros de gain sanitaires annuels.
Avec bfmtv