On tue les plages. On menace les villes côtières et on construit des immeubles avec du sable impropre à la construction immobilière qui est une menace directe de leur effondrement.
Cela fait plus de 20 ans que les SOS sont lancés ici et là pour dénoncer l’un des plus graves crimes contre l’environnement. Le pillage des sables des plages dand la région de Tanger (et partout au Maroc!) est un crime contre l’humanité. Nonobstant, aucune mesure prise pour arrêter ce massacre des plages n’a été appliquée véritablement.
Au parlement, une nouvelle enquête est lancée.  Et après ?
Pour stopper la surexploitation et le pillage des carrières de sable, une commission parlementaire va enquêter à Larache.
Désignés au Parlement, les membres d’une commission d’enquête s’apprêtent à se rendre dans la province de Larache et ses environs pour, par la suite, rédiger un rapport sur le trafic de sable qui sévit dans la région.
La surexploitation du sable des zones côtières menace en effet la nappe phréatique et risque de provoquer une catastrophe environnementale.
Le trafic de sable dans les zones côtières de la province de Larache a encore une fois été abordé au Parlement, où des députés ont décidé de désigner les membres d’une commission d’enquête, qui doivent se rendre sur place.
Leur mission consistera à rédiger un rapport sur l’exploitation des carrières de sable dans cette province, où certaines paraissent à première vue légales, mais dont les exploitants agissent en fait dans une totale illégalité des dispositions prévues par la loi en vigueur, en ne respectant ni le cahier des charges prévu, ni les normes édictées pour le terrain qui a pu leur être dévolu.
En effet, selon plusieurs sources, nombreux dysfonctionnements et de graves dépassements caractérisent l’exploitation des carrières de sable dans la région ».
La décision de la création de cette commission d’enquête parlementaire intervient au moment où «un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE, en anglais United Nations Environment Program, UNEP) soulève la question de la surexploitation des carrières de sable sur les côtes marocaines, où pas moins de 10 millions de mètres cubes sont extraits dans des conditions douteuses».
En fait, de lourds engins excavent sans relâche du sable le long des côtes de la région de Larache, tout particulièrement dans les plages de Oulad Askhar, Bargha et Rekkada, qui se sont transformées en sites où la vue est celle d’un épais nuage de poussière.
La surexploitation du sable dans cette région serait ainsi actuellement menée à son comble, pour remplir en toute illégalité les bétonnières des différents chantiers de la région, et même ailleurs, avec, en sus, du sable impropre à la construction immobilière.
Il s’agit là de la seconde commission d’enquête parlementaire qui va se rendre sur place, pour y constater les nombreux dépassements des exploitants de ces carrières de sable, le long de la route côtière reliant Larache à Tanger.
Les membres de cette commission parlementaire devront rencontrer les différents intervenants de ce circuit, ainsi que des acteurs de la société civile, avant de rédiger un rapport.
Faut-il encore rappeler que pas moins de 10 millions de mètres cubes de sable sont annuellement extraites illégalement de la bande du littoral marocain. Face à la demande en sable qui va se démultiplier dans les prochaines années, le Programme des nations Unies pour l’environnement tire la sonnette d’alarme.
Le Maroc est désormais classé parmi les premiers pays au monde qui extraient plus de la moitié de leurs besoins en sable, dédié à la construction immobilière, à partir du cordon de sable qui forme son littoral maritime. C’est ce qu’affirme le dernier rapport, qualifié de «noir», présenté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUE).
Intitulé «Sable et durabilité», ce rapport évalue à plus de 10 millions de mètres cubes la quantité de sable illégalement extraite du littoral marocain chaque année. Le PNUE fait ainsi clairement allusion à de puissants lobbys de l’immobilier qui seraient derrière cette «hémorragie».
Le Rapport révèle surtout une contradiction flagrante entre cet usage effréné du sable extrait illégalement dans la construction d’infrastructures de base, et particulièrement touristiques, alors que c’est la «beauté naturelle du pays», qui attire les touristes, et surtout de ses plages qu’on est en train de détruire. Le Rapport cite ainsi la plage d’Asilah, où non seulement on ne trouve plus de sable, mais où la ville se trouve aujourd’hui à la merci des vagues en raison de la perte du cordon de sable protecteur. Le rapport cite également le cas d’une plage de sable complètement disparue entre Safi et Essaouira, et que les lobbys des carrières ont transformé en hideux paysage lunaire, où pas un touriste n’oserait s’aventurer.
face à la pression démographique et la demande immobilière grandissante, le rapport du PNUE précise que les besoins en sable de construction, légalement extrait, vont être multipliés par trois dans les 20 prochaines années. Il préconise à cet effet l’application rigoureuse des lois en vue de protéger l’environnement et d’assurer au pays un tourisme durable.
Pour rappel, c’est la loi 27/13, publiée au Bulletin officiel n° 6374 du 2 juillet 2015, qui organise l’exploitation des carrières de sable. Sauf que plusieurs organisations de la société civile et celles de défense de l’environnement ne cessent d’appeler à la mise en œuvre de ce texte de loi de façon rigoureuse, à travers l’implication des forces de l’ordre et la mise sur pied de la police des carrières.