Les attentes des habitants de Larache relatifs à la protection du patrimoine historique de la ville ne datent pas d’aujourd’hui et prennent en considération plusieurs bâtiments et sites qui sont pratiquement abandonnés depuis des dizaines d’années.
Ce qui arrive à Larache n’a aucune autre explication logique à part le fait que la ville soit très mal gérée. Tous les secteurs souffrent, en effet, d’un manque terrible de réactivité concernant leur développement. Economie, social, sport et loisirs, tourisme et même le domaine de l’agriculture qui reste le vrai poumon de cette ville.
Mais ce qui blesse le plus profondément les Larachois reste cet abandon total du patrimoine historique de leur ville, pourtant très riche.
Larache ce n’est pas seulement les plaines fertiles du Loukkous, ses fraises et ses avocats, ni non plus uniquement ses bons sardines à la plancha. Larache c’est l’histoire extraordinaire de nombreuses civilisations et peuples qui y ont vécu durant plusieurs siècles. Une histoire qu’on retrouve à chaque coin de la ville à travers des bâtiments, des tours, des forts et des murailles souffrant actuellement d’un abandon que personne n’arrive à expliquer.
Aujourd’hui, après la programmation des projets de réaménagement des anciennes médinas de Tanger et de Tétouan, Larache va à son tour « bénéficier » d’un plan de restauration de ses principaux sites et espaces.
Mais cette restauration risque d’être au fond une défiguration. Ce qui serait une grave atteinte à l’identité de cette belle ville.
Rappelons que dans le cas de Tanger, par exemple, malgré que ce qui a été réalisé comme projets de réaménagement est bien joli, la majorité des populations critiquent toujours le fait que plusieurs sites ont finalement perdu leur âme car ils ont été déformés.
L’espoir est que les responsables chargés de la gestion des projets programmés à Larache ne tombent pas dans la même erreur. Et qu’ils acceptent les remarques des habitants.
A. Reddam