Parallèlement à de nombreux projets de réhabilitation et de restauration qui se déroulent dans les espaces de l’ancienne ville de Tanger (Medina) sous la supervision et l’escorte directe du Wali de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, avec les partenaires institutionnels, et en point d’orgue de l’achèvement de la restauration et de la rénovation de certaines d’entre elles, le Musée de la Kasbah a été inauguré en présence de Mr. Mehdi Kotbi Président de la Fondation nationale des musées du Maroc, le jeudi 23 décembre 2021 à onze heures du matin. Cet espace muséal contemporain, la Kasbah est le troisième du genre à être ouvert par la Fondation nationale des musées à Tanger.

Le nouveau musée, nommé « Musée de la Kasbah, espace d’art contemporain », situé dans l’ancienne prison de la Kasbah, est un espace qui a été restauré et mis à disposition de la Fondation nationale des musées du Maroc avec le soutien de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et des autorités locales, afin de transformer ce lieu (prison) “qui était auparavant caractérisée par le désespoir” en un espace d’espoir -précise Mehdi Kotbi le président de la fondation des musées-, pendant cette période difficile marquée par le déclenchement de la pandémie de Covid-19, alors que la Fondation continue de rayonner et de faire revivre l’art dans un pays caractérisé par son patrimoine culturel, historique et richesse patrimoniale, rajoute Kotbi en un deuxième temps.

Cette cérémonie, présidée par Habib Alami, Secrétaire Général de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a été marquée par la présence de grandes personnalités de différentes domaines et spécialités politiques, administratives, artistiques et culturelles… etc.: Président du Conseil Régional Tanger-Tétouan-Al Hoceima Mr. Omar Mourou, Mr. Mounir Limouri, Président de la Communauté de Tanger, et Mr. Kamal Ben Limoun, directeur régional de la culture de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, en compagnie de M. Hamza El Oussini, conservateur régional du Patrimoine Culturel par intérim, ainsi des représentants de l’Agence de développement des provinces du Nord et de la Société de développement du port de Tanger, et Mr. Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art contemporain de Rabat et responsable de la réhabilitation des musées au saint de la Fondation Nationale des Musées, qui a présenté un aperçu historique de l’espace et du rôle futur qu’il jouera dans le développement de la scène culturelle de la région. Une convention de partenariat a été signée entre la Fondation nationale des musées et l’Institut national des beaux-arts de Tétouan, en présence de Mr. Mehdi Zouak, directeur de l’Institut.

Le nouveau musée, qui a « remplacé » l’ancienne prison de la Kasbah, bâtiment historique établi dès le XVIIe siècle, et qui constitue l’une des principales composantes du Palais de la Kasbah, notant que cet espace, qui a continué à jouer son rôle jusqu’au début des années soixante-dix du siècle dernier en tant que prison civile, a été réhabilitée et préparée dans le cadre du programme de réhabilitation et de valorisation de l’ancienne Medina de Tanger. Il vise à mettre en évidence le patrimoine artistique et historique du nord du Maroc, notamment les deux écoles de Tétouan et de Tanger, et propose un parcours homogène qui raconte les rôles joués par l’école du Nord dans et l’émergence et le développement de l’art marocain en général. Cet espace proposera une programmation culturelle pour relier les ponts avec le reste des espaces culturels de la ville, tels que Villa Harris et le Musée de la Kasbah, et posera un parcours cohérent pour présenter l’histoire du Maroc en général, et en particulier l’histoire de Tanger. Il est possible de consulter 70 œuvres, issues de la collection de la Fondation nationale des musées ou des œuvres déposées par l’Académie du Royaume du Maroc ou le ministère de la Culture, des œuvres qui ont pour objectif de raconter l’histoire artistique du nord du Maroc, Origine de la créativité artistique marocaine.

En tant que spécialistes, nous notons l’importance de cet espace, qui apportera forcément beaucoup à la scène plastique nordique et au Maroc en général, mais nous regrettons de ne pas avoir invité les artistes plasticiens locaux et nationaux, les critiques d’art et autres personnes intéressées aux affaires culturelles en général pour y être présent et surtout honorés. Il est vrai que nous vivons dans des conditions dictées par la pandémie qui nous obligent à nous contenter d’un petit nombre de visiteurs, mais nous pensons qu’il fallait appliquer cela aux intrus non liées à l’art et non plus aux véritables intervenants. nous notons aussi l’absence quasi totale des artistes tangérois parmi les invités et la présence d’un nombre limité de leurs œuvres dans le musée, dont la plupart étaient consacrées à la présentation des œuvres des artistes de Tétouan, ce qui peut paraître naturel étant donné que le musée célèbre l’art du nord, mais nous avons le droit de nous interroger à propos des villes telles Al Hoceima et Larache…, comme c’est notre droit aussi en tant qu’observateurs de nous interroger sur la présence d’artistes géants de la métropole d’Al-Boughaz Tanger, qui accueille et embrasse cet édifice culturel.

MECHTAT Brahim

Artiste plasticien et critique d’art