D’Istanbul, nous sommes arrivés à 3 heures du matin, de ce jeudi 16 décembre, à l’aéroport de Casablanca, mais pour des raisons incompréhensibles, l’avion n’a pas reçu l’autorisation d’atterrissage. Nous avons survolé l’espace aérien de Casablanca pendant plusieurs heures et à la fin l’avion s’est dirigé vers Rabat. Nous n’avons pas compris pourquoi il y a eu ce changement de cap. Est-ce parcequ’il y avait trop d’avions arrivant en même temps à Casablanca, ou parceque les autorités y ont interdit les escales pour des raisons encore indéterminées. Malgré la fatigue et le gros stress, le OUFFFF des voyageurs était ressenti dans tout l’avion. Le plus dur est passé, avons-nous pensé. Maintenant, nous sommes enfin chez-nous. Mais le pire ne faisait que commencer. Sur la piste de l’aéroport de Rabat, les autorités responsables nous ont interdit de quitter l’avion où nous sommes restés bloqués pendant plusieurs heures. La joie de retrouver le pays a vite disparu, laissant place à plus de stress. L’attente a été longue et dure. Insupportable. Aucune prise en charge. Rien à manger, ni à boire et surtout aucune communication. Des heures plus tard, on nous annonce un examen PCR pour tous les voyageurs. Après, on nous a entassé dans des bus, mais qui ne bougent pas. Encore un nouveau blocage qui va trop durer. Des femmes atteintes de diabète commencent à s’affaiblir et perdre connaissance. D’autres malades de l’hypertension artérielle souffrent des premiers signes de gravité. C’est la pagaille et le ton monte. Il fallait gueuler fort pour qu’en fin quelqu’un nous écoute. Trois heures plus tard, nous sommes transportés vers un hôtel de la capitale. Et à la réception, c’est une nouvelle grande déception que nous subissons. On nous annonce un second test PCR avant d’avoir accès aux chambres pour nous reposer. Deux tests PCR en moins de 4 heures, est une première mondiale. Une expérience inédite que l’OMS va sûrement encourager partout dans le monde. A l’heure où vous lisez cet article, nous sommes toujours coincés à la réception de l’hôtel. Les personnes souffrantes ont besoin d’un lit pour se reposer, de se nourrir aussi et de prendre leurs médicaments. Les autres sont trop stressées. Personne ne sait quel sera notre sort et si nous allons pouvoir rentrer chez-nous aujourd’hui ou rester coincés en attendant les ordres. A. R.