J’en ai eu quelques uns… Ils se comptaient sur les doigts d’une main… Des amis d’enfance… Nous passions le plus clair de notre temps ensemble…. Tout notre temps libre… A nous balader et à jouer… Dehors bien sûr… Dans les terrains vagues du quartier… Nos espaces d’expression… Des heures interminables à jouer au foot à « Campo de Chrif » aux billes, à la toupie ou au « bled »… Chaque jeu avait sa saison… Des parties de franches rigolades… Des concours de blagues débiles qui nous faisaient rire comme des possédés… Et puis les inévitables petites bagarres qui précédaient les grandes réconciliations… Il n’y avait ni smartphone, ni internet… Nos premiers émois, nos questionnements, nos craintes, nos rêves, nous partagions tout… Les jours de l’Aïd, nous mettions en commun nos étrennes et faisions la fête toute la journée… Cinéma et bocadillos étaient au programme… La totale ! L’été, c’était la playa du matin au soir avec coups de soleil assurés, plongeons du haut de la « plancha » et concours d’apnée… Notre plus grande envie dès que nous étions séparés ? Nous retrouver à nouveau… Le plus vite possible ! Une attirance, une empathie, une solidarité jamais retrouvées depuis… Après, il y a eu les collègues, les voisins, les relations… Que le travail, les affaires, le hasard nous a fait rencontrer… Mais, plus jamais nous n’avons retrouvé la spontanéité et le désintéressement d’antan… Trop de calculs, trop d’ego, trop d’intérêts en jeu.. Dans la vie réelle comme sur Facebook, chacun essaye désespérément de renouer des amitiés vraies… Pures… Sincères… Sans y croire vraiment… A moins d’avoir réussi à garder son âme d’enfant ! N.Tallal