La mission de l’expertise réalisée par le bureau d’étude est d’évaluer le déséquilibre financier contractuel de la gestion déléguée
Selon certains sites, « le Conseil communal aurait fait appel à un bureau d’études pour évaluer les pertes matérielles et négligences sur la corniche de l’avenue Mohammed VI, actuellement dans un état déplorable. L’objectif de cette consultation serait de trouver une solution à cette situation dont le responsable serait la société Somagec qui gère les parkings souterrains. » Cette information telle qu’elle a été publiée la semaine dernière induit complètement en erreur l’opinion publique locale.
En vérité, la seule mission de l’expertise réalisée par le bureau d’étude est d’évaluer le déséquilibre financier contractuel de la gestion déléguée entièrement. Cette expertise englobe ainsi les parkings de la corniche, de la place des nations, du jardin de la mosquée Mohamed V et du quartier administratif.
Ce qui conduit davantage les populations à mal comprendre cette situation ce sont ce genre de déclarations et d’affirmations signées par un élu communal qui, au lieu de parler du vrai objectif de l’expertise, évoque plutôt « une situation déplorable, dans laquelle se trouve la corniche et qui est due au non-respect du contrat signé en 2014 entre la commune (présidée par Fouad el Omari du PAM) et l’entreprise de gestion des parkings souterrains, à savoir la Somagec Parking!!!
Selon cet élu, ce contrat « obligerait » la société à réaliser des travaux d’aménagement et d’embellissement de la corniche, en contrepartie des taxes de stationnement qu’elle perçoit. Or, ce que ne dit pas cet élu c’est que ce même contrat reliant la Somagec à la commune n’oblige en rien la société à entretenir la corniche, mais plutôt et uniquement les parkings dont elle assure la gestion.
Juste à titre d’information, dans ce type de contrat, il n’existe pas d’obligations entre les deux parties contractuelles, mais un consentement, un accord bilatéral qu’elles respectent.
Le même élu a aussi indiqué que la société a fait savoir à la commune, preuves à l’appui, que « la gestion des parkings de la corniche n’est pas rentable, et aurait même sollicité un soutien financier pour équilibrer son budget ». Ceci expliquant cela, le conseil communal aurait estimé que la Somagec n’est pas responsable de la situation actuelle de la corniche, souligne la même source qui « s’étonne » de cette posture des autorités communales.
Voici un drôle d’élu qui s’étonne de la réponse de la commune alors que le contrat est clair concernant les droits et les obligations des deux parties. Cela veut dire soit qu’il n’a jamais lu ce contrat, soit qu’il n’a rien compris de ses clauses.
Mère Vérité !
Pour mieux expliquer la relation entre les deux parties, il faut d’abord savoir que la Somagec n’a pas soumissionné à ce lot de parkings souterrains, contrairement aux autres projets.
C’est bien la commune qui a demandé par écrit à la société de réaliser ce projet tout en garantissant un équilibre financier, conformément aux dispositions de la loi 54-05.
Depuis, Somagec parking ne cesse de demander des actions pour ce contrat par écrit (plus de 30 écrits) auxquels la commune n’a répondu que 3 fois et la dernière réponse date de 2022.
En juin 2022, les deux parties devaient se réunir pour la révision quinquenalle du contrat qui les unies.
Mais malgré les demandes et les relances répétées de somagec parking, cette réunion n’a pas encore eu lieu et la société n’a reçu aucun écrit justifiant ce retard ou l’expliquant.
Or, ce contrat stipule que le comité de suivi (présidé par la commune) doit se réunir au moins deux fois pas an.
Ainsi, depuis 2018 aucun comité de suivi ne s’est réuni et ce malgré plus de 20 demandes écrites par somagec parking.
Petit rappel
Faut-il rappeler que La Dépêche a été la première publication à avoir évoqué ce problème. Il y a deux ans, un reportage avait mis le doigt sur les principales raisons qui sont à l’origine de cette situation qu’on peut résumer en deux points essentiels: l’absence du civisme chez une grande partie des populations locales et la responsabilité incombant aux services communaux d’entretenir la corniche et non pas à la société qui gère les parkings.
L’erreur fatale, comme La Dépêche l’avait dit et répété plusieurs fois, est de croire et faire croire aux citoyens que la gestion des parkings comprend également la gestion et l’entretien de la corniche, car c’est archi faux.
En effet, ce n’est pas du tout la responsabilité de la société de le faire, mais bien celle des services communaux. L’entreprise doit maintenir les parkings dans un bon état. Elle le fait très bien et sa responsabilité s’arrête là.
La société des parkings a construit la corniche, offrant à Tanger une zone piétonne longue d’un peu près 6 km et bien aménagée. Qu’on aime ou pas du tout, là c’est une autre question.
On se rappelle quand ladite société avait construit et aménagé de belles douches, tout au long de la baie, offrant aux estivants la possibilité de se doucher après une belle journée passée à la plage. Elles ont été toutes cassées et saccagées bien avant la fin de l’été. Qui est responsable et qui doit réaménager ces espaces? La même société, encore? Soyons logique!
Au sein du groupe communal, certains élus s’étonnent du maintien du contrat de l’entreprise par la commune qui, face à ces défaillances, aurait pu rompre ce lien contractuel et recruter une autre entreprise ou même créer une entreprise pour gérer ces installations.
Cette position veut dire que ces élus ne sont même pas au courant de la réalité, car c’est bien la société chargée de la gestion des parking qui demande actuellement à la commune une révision profonde du contrat les reliant, puisqu’il est tout simplement inacceptable et illogique que cette liaison continue encore sur cette même base.
Une société a pour objectif de « gagner » et de faire chaque année un bon chiffre d’affaires. Si déjà la gestion des parkings à Tanger laisse beaucoup à désirer concernant les bénéfices qu’elle génère, c’est tout simplement bête d’exiger à cette société au-delà de ses possibilités.
Au fond, s’il y a rupture du contrat de gestion des parkings, la commune ne trouvera aucune autre société pour les reprendre avec ces mêmes conditions.
A.R.
Pour être rentables…
Gérer des parkings quand le système de stationnement en ville n’est pas bien organisé par la loi n’est pas une affaire rentable. C’est le cas à Tanger où le stationnement est le symbole du chaos total au niveau de différents quartiers de la cité et principalement dans son centre-ville.
Quand c’est le désordre qui règne et à défaut des interventions de la police de circulation pour imposer le respect de la loi, les parkings restent majoritairement à moitié vides. Cette situation provoque un manque à gagner pour la commune et la société chargée de la gestion de ces infrastructures, tout en provoquant aussi un enfer de plus en plus insupportable dans les rues et les avenues. Un enfer fait de nuisances sonores produites par les centaines de véhicules qui s’entassent dans un même endroit, en plus d’une agression contre l’environnement dont les conséquences sont également très dangereuses.
Passer à l’application des contraventions et à l’utilisation des remorques pour transporter les véhicules qui ne respectent pas la lois organisant le stationnement aura un double impact positif. D’abord la cité respirera mieux et puis ce secteur sera davantage organisé dans une ville qui s’habitue à accueillir plus de touristes, plus d’investisseurs et qui a un rendez-vous à ne pas rater avec la coupe du monde.