C’est la villa la plus énigmatique de l’histoire du bâtiment à Tanger. Une villa qu’on dit hantée ou maudite, qui n’a été ni entièrement construite, ni entièrement démolie. S’il existait un Top Ten des constructions les plus laides et moches, elle serait en tête du classement.
En effet, peu importe aujourd’hui les raisons qui sont derrière son état désastreux depuis au moins une vingtaine d’années. Ce qui intrigue les gens, le plus, c’est cette étrange position des autorités locales qui paraissent aimer le décor. Au fil du temps cette mascarade est devenue comme un message de ces autorités affirmant le choix de faire de Tanger la capitale du béton, ce monstre qui ravage et massacre les zones vertes, détruit les arbres et forêts, les ruisseaux et les oueds. Cette villa fantôme est devenue le symbole de cet autre urbanisme aveugle, qui ravage tout sur son chemin.
Depuis au moins 20 ans, tout le monde s’interroge sur les raisons à l’origine de cette situation, mais surtout sur ces raisons qui poussent les autorités à ne pas réagir en obligeant le promoteur de cet ancien projet à raser entièrement ce monstre. Il existe bien des lois qui réglementent ces cas particuliers, peu importe les difficultés. Durant deux décennies, la commune devait bien trouver une solution à cette catastrophe. Mais bizarrement, personne ne réagit.
A. REDDAM