Elles sont l’autre point faible de Tanger. Non pas parcequ’il existe une crise de bons designers ou architectes spécialisés, mais plutôt à cause de l’absence d’une volonté de faire joli.
Des fois, la vérité est aussi simple, même si elle paraît incroyable.
En effet, dans la plus part des projets réalisés à Tanger, tout le monde regrette l’absence du bon goût, d’une belle finition, d’un savoir-faire qui doit être la signature finale de tous les projets de construction ou de réaménagement.
Ces moches fontaines qu’il faut absolument changer
Malheureusement, rares sont les projets qui plaisent véritablement. Et les fontaines représentent cette énorme maladresse.
La vieille fontaine de la place de France est la référence de ce gâchis urbanistique en plein centre-ville. Tout le monde témoigne qu’elle est affreuse et qu’elle doit absolument être remplacée par une autre nouvelle fontaine mieux imaginée, moderne et attractive. Cela fait des décennies que les Tangérois réclament le changement de ce vieux « Lavabo » qui dérange. Mais alors qu’elle devait être « symbole » du niveau artistique de la ville, elle est un symbole l’horrible goût en matière de design.
La fontaine de la place du 9 avril, une place également très symbolique est aussi d’une mocheté incroyable.
Le Petit Socco est à lui seul un livre de l’histoire de Tanger et mérite un réaménagement total qui effacerait définitivement toutes les erreurs commises lors du premier projet réalisé durant le mandat de l’ancien wali Mohamed el Yacoubi.
Les pierres taillées, glissantes et très mal posées sur le sol de cette place, mais aussi et surtout cette fontaine si gigantesque et habillée d’un marbre blanc imposant une conception dégoûtante.
Reste enfin cette misérable fontaine de l’ancienne avenue d’Espagne, aménagée face au bâtiment de l’ancienne gare ferroviaire et de l’entrée du port Tanger-ville.
Très mal réalisée la première fois, elle a été remplacée, après les nombreuses protestations des citoyens, par une nouvelle fontaine. Le résultat était encore pire. Abandonnée et mal entretenue, cette épouvantable fontaine est devenue un nid de moustiques qui attaquent les clients des cafés et restaurants de cette place.
La chaux à la place de la pierre
Si d’énormes efforts ont été faits pour embellir l’ancienne Médina de Tanger et lui redonner une nouvelle vie en restaurant ses monuments historiques et en sauvant ses vieilles maisons qui étaient devenues une menace, la majorité des observateurs, dont des experts interrogés par la Dépêche, ont indiqué que l’utilisation « massive » de la chaux à la place de la pierre a un peu défiguré la Médina. « Certes c’est joli, c’est propre (encore!), mais hormis la muraille de la Casabah et quelques-unes des portes de l’ancienne Médina qui ont gardé leurs pierres, ce qui dérange un peu c’est cette couleur blanche de la chaux qu’on retrouve un peu partout. Cela donne l’impression aux visiteurs d’être dans le même décor, ce qui finit un peu par les ennuyer », déclare un architecte.
Et d’ajouter « si la majorité des bâtiments de la Casbah était par exemple habillée avec de la pierre à la place de la chaux, les touristes auraient très certainement eu le sentiment de voyager dans le temps. Exactement comme c’est le cas quand on se promène dans la Casbah des villes andalouses, Malaga et Granada, par exemple, où l’on trouve des rues aux façades toutes blanches ou affichant d’autres couleurs très belles, mais surtout plein de monuments historiques entierement construits pierres ».
Un autre expert explique qu’avoir miser sur la couleur blanche pour peindre tous les bâtiments et toutes les maisons de l’ancienne Médina de Tanger n’était pas le bon choix. « Certes c’est joli, mais à cause de l’absence de l’entretien, le blanc devient vite trop sale et c’est déjà le cas dans la majorité absolue des ruelles. Nous savons tous qu’une bonne partie des populations locales n’est pas du tout consciente de son rôle pour garder propre les rues où elle vit. C’est pourquoi les autorités auraient dû penser à utiliser, en plus du blanc, d’autres couleurs protégeant mieux les façades ou au moins leurs côtés bas ».
Aujourd’hui, on parle d’une seconde phase du programme de réaménagement de l’ancienne Médina de Tanger, et c’est une belle occasion pour rectifier certaines erreurs.


