Depuis début janvier 2021, la décharge publique de M’ghogha a arrêté définitivement d’être opérationnelle.
Cette décharge, qui créait de nombreux problèmes de santé, depuis presque 40 ans, a été finalement fermée. Un grand soulagement pour les habitants de Tanger qui ont beaucoup souffert des odeurs et des particules très dangereuses que les vents ramenaient en ville comme une pluie invisible et pleine de microbes.
L’ancienne décharge anarchique de M’ghogha a été un point noir. Un nid où s’accumulaient différents insectes et bestioles et dégageait des odeurs nauséabondes insupportables.
Abandonner le site de M’ghogha et créer une nouvelle décharge publique à la commune rurale de Menzla fera certes bénéficier la ville d’une nouvelle génération de décharges respectant tous les critères d’hygiène, d’environnement et de sécurité.
Ce projet aidera la ville à se débarrasser d’une pollution environnementale qu’elle subissait depuis des décennies. Mais est-ce suffisant ? Non…
Car l’autre grave problème des déchets solides, à Tanger, reste bien évidemment le ramassage des ordures et déchets solides.
Les sociétés responsables de ce secteur, dans les deux zones de Tanger, ne respectent pas à 100% leurs engagements. Entre ce qu’elles font et ce qu’elles devraient faire, il existe un grand écart. Le pire, c’est que les articles des cahiers de charges qu’elles ont signé avec la commune urbaine ne sont que très rarement respectés.
Certes ces deux sociétés doublent leurs efforts durant certaines périodes précises, en été par exemple ou durant des festivités comme l’Aid el kebir, mais ces mêmes efforts sont moindres tout au long de l’année.
Reconnaissons aussi que l’action d’une bonne partie des citoyens est assez négative et n’aide point les pauvres éboueurs. A Tanger, second pôle économique du Maroc, capitale touristique et ancienne cité au cachet international, les nouvelles populations locales n’ont aucun souci à jeter nimporte où leurs ordures et à n’importe quelle heure. Le constat est alarmant.
Nonobstant l’action des deux sociétés délégataires est insuffisante, spécialement concernant leurs investissements en équipements et matériels et en ressources humaines. Le manque des bacs d’ordures est flagrant dans la majorité absolue des quartiers de Tanger, notamment dans le centre-ville. Les camions utilisés sont dans un état lamentable et laissent tous un jus nauséabonde qui rend très sales les principales artères et routes de la ville jusqu’à la destination finale.
Doter Tanger d’une nouvelle décharge publique est une excellente initiative, mais qui doit absolument être accompagnée de nouvelles mesures très strictes pour que toute l’opération de ramassage des ordures soit bien gérée.
Tanger ne doit plus être une ville sale. Ses boulevards, ses plages, ses quartiers périphériques, son ancienne Médina qui est son principal circuit touristique, méritent tous d’être très propres.
Demandez aux guides touristiques leurs sentiments quand ils accompagnaient les groupes de touristes à travers les ruelles de la Casbah et ils vous diront qu’ils ressentaient une honte indescriptible et surtout une incapacité à répondre aux interrogations des touristes qui n’arrivaient pas à comprendre cet état.
Investissons intelligemment alors !
A. REDDAM