On l’avait pressentie dès le début des travaux de réaménagement de l’avenue Mohammed VI et sa belle corniche. Aujourd’hui nos craintes se sont confirmées et cette corniche n’a plus rien de beau. Bien au contraire.
Le projet de réaménagement de la corniche de Tanger, qui fait partie de cette première phase du programme Tanger Métropole, dirigé par l’ancien Wali Mohamed el Yacoubi, n’a rien de beau ni attrayant. Réalisé très hâtivement, le réaménagement de la corniche de Tanger s’est surtout caractérisé par une absence lamentable de la bonne finition des différents chantiers. Comme d’ailleurs toute l’avenue Mohammed VI, qui a beaucoup perdu de son charme d’antan et est devenue une artère très dangereuse concernant la circulation routière. Plusieurs accidents mortels ont d’ailleurs eu lieu sur cet axe, devenu une autoroute qui longe toute la baie de Tanger, traversant Merkala, sans aucune mesure de protection pour les piétons.
Autre grave erreur de ce grand projet réside dans ce choix très mauvais des palmiers qui sont venues remplacer les palmiers centenaires de l’ancienne avenue d’Espagne, importés de la région d’Elche (province de Valencia).
Alors que ces anciens palmiers ont pu résister à l’humidité et au temps, les nouveaux palmiers (plantés aussi un peu partout en ville) n’ont pas pu tenir longtemps et une bonne partie est morte. Plusieurs vidéos et photos circulant depuis quelques mois sur les réseaux sociaux, montrent, bel et bien, l’erreur faite dans le choix de ces arbres. Pourtant, il était possible de ne pas tomber dans cette erreur lamentable en faisant appel aux experts dans ce domaine.
Sur la corniche, outre les palmiers mal choisis, il y a aussi ce carrelage mal posé et de mauvaise qualité. Aujourd’hui, certains carreaux sont cassés et d’autres arrachés, notamment à cause des eaux de la pluie qui y stagnent.
Bien sûr, en plus des effets de la nature, il y a aussi cette grave absence du sens civique d’une partie des populations locales. Quand on ose arracher des plantes, des fleurs et même les bancs en bois, ne gardant que la partie en fer car difficile à arracher, cela veut dire que sur le plan civique, la ville a beaucoup à faire pour imposer le respect des infrastructures et des équipements urbains qui sont pour le bien-être de tout le monde.
La Marina de Tanger est elle aussi un projet tout neuf, tout beau, mais qui pose un grave problème quand il pleut. En effet, plusieurs personnes attestent avoir trouvé leurs véhicules qu’ils avaient gardé dans le parking de Marina Bay, attrapés dans les eaux des premières pluies fortes tombées à Tanger. Pour les responsables de la Marina il s’agissait d’un accident dû à des fuites. Les gens comprennent quand cela arrive partout et dans tous les parkings du monde quand les pluies sont fortes. Mais qu’une inondation se produise en un laps de temps dans une Marina récemment construite, cela sent là aussi la très mauvaise finition des travaux. Un souci qui s’est généralisé au point de devenir le caractère essentiel de tous les nouveaux projets d’aménagement ou de restauration réalisés à Tanger.
En attendant que l’autorité impose de vrais contrôles avant la réception des projets finis, tout l’espoir est que l’actuel Wali de Tanger exige que cette corniche soit de nouveau réaménagée pour qu’elle devienne réellement belle et attractive.
Espérons qu’il trouvera le budget pour le faire !
Par Abdeslam REDDAM