De sources bien informées, le wali Mohamed M’hidia, aurait pris la décision de suspendre le président de la Commune d’El Aouama, Hassan El Ftouh (parti de l’Istiqlal), et de l’empêcher d’exercer ses fonctions jusqu’à la diffusion de la demande de révocation par le Tribunal Administratif.
Les mêmes sources ajoutent que l’administration a entamé la procédure d’isolement, la demande ayant été transmise le lundi 5 décembre 2022, au Tribunal Administratif, en attendant sa transmission dans un délai non excédant un mois à compter de sa date de réception par le ministère de l’Intérieur.
Selon les mêmes sources, la décision de suspendre le président de la Commune d’El Aouama est intervenue après qu’un comité d’inspection de la Wilaya de la Région a enregistré un certain nombre de déséquilibres dans la Commune, notamment à travers la signature des permis de construire sans en référer à l’Agence Urbaine et les autorités locales.
Cette information prouve que l’administration locale est sur le bon chemin dans sa lutte contre la corruption. Mais jusqu’à quel point elle le fait et s’agit-il d’une politique générale qui va s’attaquer à toutes les irrégularités existant dans le secteur de la construction et de l’urbanisme? Ou alors s’agit-il d’une décision isolée dans le temps et l’espace qui n’aura aucun impact sur la réalité du secteur?
A la Wilaya, comme à l’agence urbaine et la commune, des centaines de plaintes sont pratiquement ignorées et abandonnées, même sachant que leurs objets sont basés sur des irrégularités flagrantes.
En plus de la construction anarchique dans toutes ses formes, chaque arrondissement de la ville et chaque quartier présentent de nombreux cas de constructions qui doivent être démolies car elles ont été bâties sans aucun respect de la loi.
Ô combien d’immeubles sont construits dans des zones de villas, combien de zones vertes ont disparu envahies par le béton, combien de zones forestières ont été cédées pour l’édification de dizaines d’immeubles ou projets touristiques. Mais là, paradoxalement, aucune autorité n’a pu réagir pour stopper ces crimes et défendre les citoyens victimes de ces actes.
Finalement, que faudrait-il faire pour que l’autorité défende tous les citoyens? Et pourquoi on attaque un cas et pas tous les cas? On étudie un dossier et pas tous les dossiers?
Est-ce que ce comité ou cette commission de la Wilaya n’a pas les moyens humains et techniques pour examiner (sérieusement) les autres plaintes et donner un avis qui soit définitivement et immédiatement applicable?
Qu’est-ce qui l’empêche de le faire?
Dans cette affaire du président de la commune d’el Aouama, tout le monde applaudit la réaction de la Wilaya, mais tout le monde se pose la même question: et les autres plaintes?