Au nom des chiens et de tous les animaux existant à Tanger et sur cette terre, nous prions et supplions les autorités de cette ville de réagir pour protéger définitivement le cimetière des animaux sis au quartier Boubana.
Selon les dernières informations, qui circulent fortement depuis quelques jours, un promoteur immobilier, ancien président de l’association regroupant les professionnels de ce secteur, va très bientôt démolir ce cimetière pour construire des villas.
Toute la société civile locale et même des étrangers vivant à Tanger dénoncent cette énième tentative visant à effacer définitivement ce patrimoine historique de la ville. A partir de quelle loi et quelle logique on ose permettre cette nouvelle catastrophe? Peu importe, car ce qui blesse le plus c’est cette insouciance des autorités responsables qui ont pris l’habitude de tourner à chaque le dos aux crimes commis au nom de la promotion immobilière.
En effet, comment peut-on autoriser ce crime contre l’histoire de Tanger et faire comme si rien ne se passe?
Le cimetière pour animaux de Boubana fait partie de ses endroits qui témoignent du passé intrinsèque à la ville devenue un temps internationale.
Né durant les années 1940, ce cimetière était autrefois surnommé, «The Animal Rest Home», (Maison de repos des animaux). Ce cimetière faisait partie d’un projet initié par un groupe d’expatriés britanniques dans les années quarante.
Le constat et l’intérêt de bâtir un lieu comme celui-ci s’explique par deux principaux facteurs. Tout d’abord, l’irritation des expatriés face au mauvais traitement des animaux domestiques.
Ainsi, l’instigatrice du cimetière aurait été une diplomate britannique qui a décidé d’acheter -avec l’aide d’autres familles- un terrain et de construire un centre de soins pour les animaux domestiques. Cependant, le cimetière, n’a vu le jour que durant les années 1950, lorsque le célèbre décorateur d’intérieur David Herbert a décidé de lancer une initiative tout à fait unique.
Ce site deviendra un hôpital où les animaux malades étaient hébergés, traités et enterrés après leur mort. La plus veille pierre tombale est là depuis 1943, c’est-à-dire bien avant l’indépendance du Maroc. Depuis lors, des chats, des chiens et de nombreux autres animaux ont été enterrés à Boubana.
L’importance et la notoriété de Boubana ont été rapporté par plusieurs écrivains d’ici et d’ailleurs, dont Paul Bowles. A la Dépêche, on a tellement écrit cette histoire que nous sommes sûrs que tout le monde l’a lue. Même le Wali Mohamed Mhidia. Maintenant, voyons ce qui serait décider et prions que le bon sens le remporte sur l’insouciance.
A. REDDAM