Le ciel nous est tombé dessus, alors que ce qu’a dit la FIFA était bien connu depuis des années déjà et même souligné à chaque occasion par les médias et les observateurs. Même une grande majorité des habitants de Tanger n’a cessé de le dire sur les réseaux sociaux, en lançant des alertes, des images et des vidéos pour rappeler aux autorités responsables qu’en dehors des projets du programme royal (le réaménagement de l’ancienne Médina spécialement), rien n’a été fait à Tanger pour maintenir la ville dans un état agréable.
Pourquoi l’information relative au classement FIFA des villes qui vont abriter les phases de la coupe du monde, a-t-elle secoué une partie de l’opinion publique et les autorités locales?
Au fond, ce qui est étonnant n’est pas la réaction des gens, mais le fait que ce rapport soit lui-même considéré comme une pillule dure à avaler. Comme si, sur le plan urbanistique et des infrastructures, Tanger est bien préparée et mérite un classement meilleur. La première position même.
La FIFA n’a pas annulé le choix porté sur Tanger pour abriter des matchs de la coupe du monde 2030. L’instance internationale a justement rappelé aux responsables de la ville que le temps est arrivé pour tout revoir et lancer les grands projets permettant d’accueillir un tel événement mondial dans les bonnes conditions. Il s’agit donc d’une note de réflexion pour que les autorités du pays agissent dès à présent et démarrent les grands projets d’infrastructure, nécessaires et même obligatoires pour organiser une coupe du monde.
Et dans ce cas précis relatif à la ville de Tanger, il est vrai (et nous l’avions dit et redit) qu’il existe un grand retard dans la mise en oeuvre de ce programme.
Tanger a obtenu une note de 2,2 sur 5 pour l’hébergement et 2,6 pour les transports, des chiffres qui mettent en lumière des carences significatives en termes d’infrastructures.
Sauf que ces notes étaient prévisibles. En effet, malgré la réalisation de certains projets, la ville continue de souffrir d’importants problèmes, notamment liés aux infrastructures et à la circulation. Comment une ville dont les grandes artères sont tous les jours engorgées, va-t-elle accueillir des dizaines de milliers de supporters si déjà la circulation routière est devenue un enfer?
Si des efforts sont en cours pour améliorer les infrastructures de transport, notamment avec un contrat à venir pour un nouveau système de transport urbain, ainsi que l’introduction prochaine du service de bus à haut niveau de service (BHNS), le problème de la circulation reste posé.
Et puis, il y a ce commerce ambulant, qui bloque les grands quartiers, et que personne n’ose éradiquer du centre-ville. Et ces trottoirs cassés et mal entretenus. En plus du grave problème de la pollution et celui de la collecte des ordures que les deux entreprises responsables n’arrivent plus à gérer à cause des milliers de fouineurs qui renversent chaque jour toutes les poubelles de la ville.