Malgré les impacts de la pandémie Covid-19 sur la connectivité des ports africains, le port de Tanger Med est parmi ceux du continent qui ont le mieux résisté à la tempête.
Les impacts de Covid-19 n’ont épargné aucun secteur. En Afrique, le secteur du transport maritime a également enregistré de nombreuses conséquences dues à la crise sanitaire.
Cependant, malgré les « navigations à blanc » (annulation d’escales ou de navires) ayant un impact négatif sur la fréquence des services, les niveaux de connectivité ont bien résisté à la pandémie dans trois ports africains (Lagos, Durban, Tanger Med) par rapport aux autres ports de la région. Parlant de Tanger Med en particulier, il accumule de bons points grâce à la simplification des procédures et à la dématérialisation des processus du commerce extérieur, notamment ceux relatifs au transit portuaire et au transport de marchandises.
Dans son étude sur le transport maritime (novembre 2020) réalisée au deuxième trimestre 2020, la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), fait état d’une baisse des exportations vers le continent africain à -36% et de celle de ses importations à -25%.
Malgré les améliorations constatées en juillet 2020, les chiffres montrent encore des baisses importantes estimées à -17% pour les importations et -21% pour les exportations.
Un certain nombre de difficultés ont été constatées en raison des restrictions affectant le transport terrestre, ce qui a une incidence sur les passages transfrontaliers. Entre autres, dans certains pays africains, on constate en 2020 une augmentation du temps nécessaire pour collecter les marchandises après le dédouanement par rapport à la même période de l’année précédente.
En outre, compte tenu des restrictions imposées pour contenir la pandémie, les camions ont subi des retards pour revenir à leur point de départ.
En conséquence, ces diverses perturbations ont à leur tour provoqué des retards dans le retour des conteneurs vides vers les ports, générant ainsi des coûts supplémentaires imposés par les compagnies maritimes, souligne la même étude. Par ailleurs, la CNUCED souligne que l’absence de numérisation – qui a néanmoins permis à certains de gérer la crise du Covid-19 – a été préjudiciable à plusieurs ports du continent. La CNUCED souligne la nécessité de renforcer les capacités dans ce domaine.
Néanmoins, il existe encore des lacunes importantes en matière d’automatisation et de technologie dans le secteur maritime, qui pénalisent les pays africains. Il convient de noter que l’étude a également relevé la contribution relativement marginale de l’Afrique au commerce maritime.
En effet, dans le commerce international de marchandises en valeur, l’Afrique n’a contribué qu’à hauteur de 2,6 % des exportations et de 3 % des importations en 2019.
En revanche, en termes de volume, les ports africains ont chargé près de 7 % du commerce maritime mondial (exportations) et déchargé 4,6 % de ce commerce (importations) en 2019.
Selon la même étude de la CNUCED, « des politiques commerciales et industrielles ciblées et des initiatives d’intégration régionale telles que l’accord de libre-échange continental africain (CAFTA) ont le potentiel d’améliorer les flux commerciaux conteneurisés en Afrique ».

En 2019, le continent représentait environ 12 % des volumes chargés dans les pays en développement et 7 % des volumes déchargés, l’Asie, suivie de l’Amérique latine et des Caraïbes, détenant les contributions les plus importantes. Les pays les mieux connectés du continent sont le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud, du fait qu’ils sont situés aux points cardinaux extrêmes (Est, Ouest, Sud) du continent, où les routes maritimes internationales sont reliées aux grands hubs portuaires. Quant aux centres de transbordement sous-régionaux, ils se trouvent à Djibouti, au Togo et à Maurice, entre autres.