On ne le répétera jamais assez. L’un des graves problèmes de la circulation à Tanger est d’abord lié au stationnement, spécialement dans le centre-ville et les grands quartiers.
Tout le monde en parle. L’état chaotique causé par le stationnement dans les principales artères de la ville a atteint un stade d’anarchie au point de causer diverses conséquences néfastes dont les plus importantes sont un cumul de stress extrêmement dangereux pour les populations locales et un impact super négatif sur l’ambiance générale d’un centre-ville qui est de plus en plus mise en cause.
En effet, partout où on va dans le centre-ville Tangérois, on trouve le même scénario qui se répète. Des stationnements en zone interdite, en double et parfois même en troisième position, sur les trottoirs ou carrément sur les places publiques. Pire, impossible.
Que fait la police de circulation? Elle fait de son mieux dira-t-on.
Pourourquoi est-on arrivé à ce stade?
Pour comprendre les raisons provoquant cette situation La Dépêche a voulu aller au fond du sujet en menant une investigation auprès des responsables de la gestion du stationnement à Tanger. Mais pas seulement dans la capitale du Nord. Avoir un témoignage d’une autre grande ville qui a le même problème, mais qui a su lui trouver la solution idéale serait aussi intéressant.
A Tanger, interrogée sur ce problème du laisser-aller constaté sur les zones de stationnement interdit et sur les trottoirs, nos sources anonymes (sûreté nationale et services de la Commune) ont évoqué le manque de moyens humains et matériels pour gérer la bonne gestion du stationnement, notamment en ce qui concerne les véhicules de mise à la fourrière. A en croire nos interlocuteurs, le problème serait également dû au manque d’effectif chez le service de la police de circulation.
Qu’en pense notre autre source?
Pour pouvoir mesurer les dégâts et avoir une idée bien précise sur le vrai problème de la gestion du stationnement à Tanger, La Dépêche a pris contact avec le directeur d’une société gérant plusieurs parkings à Barcelone, une ville où il devient presque impossible de trouver une place vide pour stationner son véhicule, mais où personne ne stationne sa voiture en double sens ou dans une zone interdite.
Après avoir vu quelques photos et vidéos relatives à ce problème à Tanger, notre source a expliqué que “la problématique de Tanger va au-delà d’un simple déficit de ressources. L’axe principal de cette problématique vient de l’absence de mesures dissuasives contre le non-paiement du stationnement en zones bleues (zones horodateurs). Techniquement, le stationnement « gratuit » en zone payante multiplie les voitures ventouses et rend impossible le principe de rotation de places pour les usagers”, tranche ce responsable.
Photos à l’appui, on lui a aussi demandé s’il existe d’après lui un déficit en termes de capacité d’accueil des parkings.
Sa réponse était catégorique: “Absolument pas. J’étais tout récemment à Tanger et j’ai remarqué qu’il y a assez de parkings au point quil est impossible de parler de manque de places de stationnement dans le centre-ville. Cependant, je remarque que l’ensemble de ces parkings est loin d’atteindre la capacité en termes de remplissage. Vous savez, dans le secteur du stationnement il n’y a malheureusement pas de formule magique. Le stationnement dans le monde entier est règlementé et régulé par la tarification. Dans certaines villes comme Barcelone cela va même au-delà en mettant une durée maximale de stationnement afin que la rotation des places pour les usagers soit optimisée.”
Retour à Tanger et suite de l’enquête à la société délégataire du service de stationnement où il était question de savoir s’il est envisageable de créer plus de places de stationnement en ouvrage.
La réponse du directeur général adjoint est clair: “évidemment la réponse est oui, mais la question qu’il faut poser est qui veut investir dans ce projet? Dans l’état actuel et vu l’anarchie qui domine le secteur du stationnement, non seulement à Tanger mais dans toutes les grandes villes du Royaume, à ma connaissance, aucun opérateur privé n’est intéressé.
Dans ce secteur, avant d’investir dans la construction de nouveaux parkings il faut investir dans la règlementation et dans l’optimisation de l’utilisation des places actuellement disponibles dans notre ville”.
Notre conclusion
Quoi qu’il en soit, une seule chose est sûre ! L’anarchie actuelle causée par le stationnement ne fait qu’augmenter les embouteillages dans le centre-ville de Tanger, tout en exaspérant les usagers. Aussi, la situation catastrophique que cela donne ne favorise guère une ville si ambitieuse qui a l’ambition d’accueillir encore plus de touristes et d’organiser des évènements majeurs dont la Coupe d’Afrique l’année prochaine et la Coupe du Monde de 2030.