Derrière la belle histoire de doter Tanger de beaux bâtiments construits pour abriter de grandes institutions, notamment artistiques et culturelles, se cache une triste histoire, dure et lamentable.
Avant le démarrage de ces grands projets qui ont ajouté une touche de modernité à la capitale du Nord du Royaume, les responsables de la ville avaient fait appel au savoir-faire des meilleurs architectes Marocains. De Tanger en général. Pour ces jeunes et talentueux architectes, ces projets étaient une réponse directe à leurs ambitions et rêves. Etre choisi parmi des dizaines ou des centaines d’architectes pour réaliser un énorme projet dotant la ville d’une des infrastructures les plus attractives n’est pas donné à tout le monde.
Souvent il faut attendre des années pour que la porte de Sésame s’ouvre. Et très souvent, elle ne s’ouvre jamais.
Ces jeunes architectes avaient donc la chance de leur vie devant eux et cela leur a donné un dynamisme exceptionnel pour créer de beaux chefs-d’œuvre honorant à la fois l’histoire de Tanger et son futur, mais aussi leur propre effort personnel.
Le pari a été réussi et tout le monde témoigne aujourd’hui de la splendeur de ces nouveaux bâtiments construits dans le cadre du projet Tanger Métropole.
Malheureusement le seul problème dans cette belle histoire, c’est que ces architectes, que tout le monde applaudit, nont toujours pas été payés. Deux ans après la livraison des projets, ces artistes frappent toujours à la porte de la commune urbaine pour avoir leurs honoraires et y sont malmenés entre les bureaux et les responsables.
Les membres de l’ancien conseil communal leur avaient même exprimé qu’ils n’allaient jamais être payés et qu’il serait plus intelligent de leur part d’aller porter plainte auprès de la justice.
Une manière directe de les envoyer « se balader » pendant des années sans jamais être payés.
Oui, c’est cela aussi l’administration marocaine qu’on veut aujourd’hui developper et digitaliser en oubliant complètement l’importance du facteur humain. Ces ressources dont certaines n’ont rien compris des nombreux discours du Roi insistant sur le respect des droits des Marocains et la non discrimination. Or, ces jeunes architectes sont des Marocains aux droits financiers bafoués. Ils font actuellement face à de graves problèmes économiques et sociaux qu’il va falloir absolument résoudre.
C’est le rôle désormais du futur maire de Tanger. L’équipe des élus actuels laisse présager un mandat sans faute. Ces membres sont en effet tous jeunes, diplômés et intellectuels. Ils représentent tous une catégorie de citoyens bien placés pour comprendre que ces dossiers sont d’une urgence extrême et qu’il ne faut pas les oublier ou les « jeter » dans les tiroirs des archives.
Ces élus, inclu le futur maire, critiquaient eux mêmes la mauvaise gestion des affaires de Tanger. Ils étaient les premiers à exprimer leur refus et espérer un changement.
Aujourd’hui ils gouvernent Tanger.
Espérons qu’ils nous donnent vite l’opportunité d’applaudir leurs actions. Notamment en trouvant une solution rapide aux problèmes des architectes.
A. REDDAM