Une belle soirée du début septembre 2016. Lors d’un somptueux dîner ayant réuni les membres du Rotary Tanger Détroit, à l’occasion de la passation du collier de présidence à (A. B.), rien n’indiquait l’approche d’une tempête qui allait tout emporter.
Pourtant, quelques mois après cet instant, beaucoup de choses vont changer dans ce club jusqu’à provoquer son naufrage. Une histoire qui ressemble presque à celle du Titanic.
Depuis, les cadres du Rotary Tanger Détroit ont tout fait pour sauver la barque, notamment en passant la main à des membres plus jeunes avec l’ambition de replacer le club dans sa position naturelle marquée depuis plusieurs années par une volonté exemplaire de participer activement au développement social, culturel et économique des catégories les plus démunies.
Durant des décennies, les projets du Rotary Tanger Détroit ont, en effet, énormément aidé de nombreuses personnes et associations locales à surmonter leurs difficultés, notamment en leur facilitant les moyens pour réaliser leurs propres projets.
Cependant, un jour, durant le mandat de A. B., le déclic a eu lieu. Un bouleversement qui a tout chamboulé et tout transformé dans cette famille qui a été, pourtant, toujours stable et très soudée.
Le Rotary Tanger détroit faisait face au problème du vieillissement de ses cadors. Certains avaient décédé durant cette même période et d’autres étaient fatigués et voulaient se reposer. Durant ce cap de changement, on a fait appel à certains jeunes, dont le nouveau président.
Cependant, à cause de gros problèmes personnels ayant désorienté même sa propre famille, (A.B.) s’est complètement ruiné jusqu’à entraîner certains de ses amis du club, qui lui faisaient beaucoup confiance, dans une spirale incroyable de prêts et crédits impayés.
Trahison, mensonges, promesses non tenues, graves accusations de tentatives d’escroquerie constituaient aussi son train de vie familiale dans un couple qui va vite éclater en morceaux et révéler des secrets très alarmants qui allaient très vite peser sur la gestion jadis parfaite du Rotary Tanger Détroit.
Face à cette situation inattendue, provoquée par une personne qui avait pourtant gagné la confiance de tout le monde, le club a essayé par tous les moyens de sauver les meubles.
Primo, personne ne voulait parler de ce sujet car comportant trop de secrets personnels et de profondes déceptions qu’il fallait mieux oublier, même effacer. Secundo, il fallait vite trouver un remplaçant sérieux et efficace, capable de réparer rapidement l’image de marque du club et son prestige.
A la Dépêche, quand on posait la question pour comprendre ce qu’il s’était passé, on nous priait de ne pas insister sur ce sujet. Tourner la page serait mieux pour tout le monde. L’important est de continuer à accompagner le club dans la communication de ses actions et de ses projets, la marmite interne n’intéressant pas beaucoup l’opinion publique.
Par respect, nous avions respecté cette décision, même en ayant obtenu la version de la conjointe de l’ancien président que nous avions considérée comme une conséquence normale d’une affaire personnelle qu’il fallait mieux ne pas raconter.
Cependant, c’est ce gel, pour ne pas dire cessation des activités du Rotary Tanger Détroit, qui est resté incompréhensible, voire incompatible avec le dynamisme et l’énorme volonté qui ont toujours caractérisées ses membres.
La dernière tentative de sauver le club avait eu lieu quelque temps après le scandale qui l’avait presque paralysé. Des jeunes ont été nommés à des postes clés pour reprendre le flambeau. Ces derniers ont repris l’initiative et organisé les premières actions, dont des rencontres culturelles bien réussies. Il fallait tâter le terrain du retour en force sous l’observation des cadres du club qui y croyaient fort.
Malheureusement, cette phase, qui allait permettre le renouvellement des générations au sein du club, n’a pas tenu assez longtemps.
Les multiples confinements et couvre-feu de la crise sanitaire du covid-19, ont rendu très difficile la réalisation des objectifs tracés. Tenir  jusqu’au bout malgré les hauts et les bas ponctués par un énorme scandale et les restrictions sanitaires était tout simplement impossible.
Et puis, il y a eu aussi ce gouffre entre les deux générations concernant la méthode de gestion.
L’un des cadors du club explique bien cette situation quand il déclare que les jeunes veulent “diriger” sans savoir “gérer”. En effet, un club ce sont des contacts solides, des partenaires et des bailleurs de fonds que les jeunes membres ne sauront trouver du jour au lendemain.
A la fin, pour le faire sortir de son naufrage,
la conclusion de quelques membres cadres du club est unanime: ” le Rotary Tanger Détroit a besoin du retour de l’un de ses anciens présidents qui avait déjà assuré, avec brio, cette mission durant l’époque d’or. Il saura certainement tout reconstruire et trouver la bonne équipe pour préparer un nouveau départ.
Mais qui accepterait bien de le faire?
A. REDDAM