Avoir un budget de 1.3 MMDH pour réaménager le centre-ville et pouvoir accueillir les touristes et les visiteurs durant la coupe d’Afrique et celle du monde, exige un parcours sans faute durant cet exercice.
En plus, Tanger a véritablement besoin de se refaire une beauté exceptionnelle car elle a beaucoup vieilli, au point que c’est devenu insupportable.
On l’a souvent répété et on n’est pas les seuls. Tout le monde sait que la ville, filmée du haut par des drones, n’est pas la vraie ville. C’est entre ses ruelles, ses quartiers abandonnés, ses places et sur ces routes et trottoirs qu’on sent à quel point la laideur et la mocheté ont effacé ces jolies détails qui faisaient de Tanger une belle cité, harmonieuse et esthétiquement agréable.
Pour la vox populi locale, l’un des chantiers prioritaires qui mérite la refonte totale est l’état actuel de la chaussée et des trottoirs.
Exemple. Le projet de réaménagement de la chaussée de la place du 9 avril (grand socco), réalisé durant la première phase du programme Tanger Métropole, est un échec criant. Ni le choix des pierres, ni leur pose n’ont été bien réalisés. Un fiasco qui est souvent à l’origine de chutes dont sont victimes pas mal de piétons. Les personnes âgées et les enfants spécialement.
Même cas pour la majorité des trottoirs qu’on a voulu faire au style « vintage » avec ces mêmes pierres au lieu d’utiliser un joli carrelage. Marcher sur les trottoirs en pierres du boulevard Mohammed V, comme au grand socco, est devenu un piège pour de nombreuses pauvres femmes qui y voient le talent de leurs chaussures se casser chaque deux pas.
Autre détail d’une grande importance. Avant de refaire les routes et de poser un nouveau carrelage sur les trottoirs, les autorités locales devront établir une collaboration avec tous les départements concernés, les entreprises des télécommunications et Amendis notamment. De cette manière, ces dernières ne reviendront pas tout casser de nouveau pour une quelconque raison et abandonner le site de leurs travaux dans un état déplorable. C’est un problème dont souffrent tous les quartiers de Tanger, au point qu’on a l’impression que c’est fait exprès.
Avec 1.3 MMDH, les autorités de la ville pourraient aussi la débarrasser de ces palmiers que certains responsables ont voulu imposer comme décor que personne n’apprécie.
Les avenues de Tanger, à partir du boulevard Pasteur jusqu’à la fin de la corniche et dans tous les grands quartiers et artères, manquent fatalement d’arbres d’ombrage qui poussent rapidement. D’ailleurs tout le monde s’interroge sur le sort des arbres récemment arrachés sur l’avenue Val fleuri dans le cadre de l’élargissement de cette route. Ces arbres seront-ils replantés à la fin de ce projet?
Dans le même cadre, cela fait aussi des années que tout le monde à Tanger réclame la construction de quelques ponts pour traverser les grandes routes comme celles de Rabat et de Tétouan. Chaque année, on enregistre des victimes d’accidents de la circulation sur ces routes. Souvent mortels. Ce projet de réaménagement de la ville est aussi l’occasion pour réaliser cette opération et sauver la vie des piétons traversant ces grands axes routiers.
Finalement, il ne faut pas oublier d’insister, pour une fois, sur la qualité des produits et matériaux utilisés dans cette énorme opération de lifting.
En plus du carrelage des trottoirs, s’il y en aura, la qualité de la peinture est essentielle. Peinture des bâtiments ou des passages zébrés ou des trottoirs… Il est temps d’offrir à Tanger la qualité qu’elle mérite.

Par Abdeslam Reddam