Les générations des années 50 et 60 se rappellent de ce marché des fleurs qui était installé, les jours du souk, sur la place du Gran Socco. Cette place, aujourd’hui très mal entretenue et mal aménagée, sentait toutes les bonnes senteurs et odeurs des rosés, des fleurs de toutes les couleurs et des plantes aromatiques. L’ambiance attirait plein de personnes clientes fidèles à ces femmes venues des villages avoisinants, ainsi que d’artistes photographes et peintres séduits par la beauté du site en général.
Durant cette même époque et jusqu’au début des années 80, les fleurs et les roses faisaient aussi le décor de nombreux jardins et espaces verts de Tanger.
A Achabba, avant que le béton des villas ne remplace la verdure du bosquet, il y avait des fleurs et des rosés un peu partout et presque personne n’osait les cueillir. Durant ces temps, les gens respectaient la nature.
A Playa, sur l’avenue d’Espagne, les petits jardins présentaient de magnifiques paysages de fleurs rouges, jaunes et blanches. La place de Sour Maagazine également.
Jusqu’à la fin des années 80, même les ronds-points de Ayn Ktiouet et de Riad Tétouan avaient leurs doses d’arbres et de fleurs, d’ailleurs on les appelaient Riad pour cette raison.
Actuellement, petits et grands n’ont aucun respect aux fleurs et les arrachent à la première occasion pour les jeter une minute plus tard. Une grande partie de l’actuelle génération n’a pas été éduqué à respecter la nature, la forêt, les jardins et les fleurs.
C’est surtout parceque cette génération est née et a grandi dans des zones de béton et de briques où la fleur n’a pas le droit d’exister et doit être arrachée.