Depuis leur construction, des établissements sont toujours inutilisables.
Le cas est exceptionnel. Dans le cadre du programme Tanger métropole plusieurs établissements à caractère social et culturel ont été édifiés durant ces dernières années. Certains chantiers ont été lancés par le roi Mohammed VI personnellement, dont la présence signifiait la grande importance qu’il réservait spécialement à ces projets.
Après de longues mois de construction et des budgets colossaux qui ont été dépensés, ces bâtiments flambant neuf sont restés, dans la plus part des cas, fermés.
Culture, jeunesse et sports, formation professionnelle, action sociale, ces établissements se dirigent généralement aux populations démunies dans les quartiers périphériques. Mais s’ils constituent un plus sur le plan urbain et architectural, ces bâtiments ne jouent toujours pas leur rôle puisqu’ils sont soit entièrement fermés, soit à moitié ouverts et ne fonctionnant qu’à un degré minimal.
Au fond, c’est une inadéquation absurde qui est à l’origine de ce problème. On prévoit et on programme de grands projets consolidant l’infrastructure sociale et culturelle de la ville, on réserve d’énormes budgets pour réaliser ces projets et à la fin on reste incapables de les faire fonctionner.
Le problème est cette incapacité du gouvernement à décider dans la loi de finances des budgets de fonctionnement de ces établissements permettant de leur assurer des fonctionnaires et des animateurs.
C’est le cas, à Tanger, de la nouvelle médiathèque construite sur la route de Ziaten.
Un projet fabuleux et exceptionnel mais qui ne trouve toujours pas d’animateurs ni de cadres pour lui donner sa vraie fonction.
C’est aussi le cas de certains centres sociaux bâtis sur la route de Rabat. Des édifices qui ont coûté plusieurs millions mais qui sont presque  abandonnés.
Dans certains autres centres visités par La Dépêche, il n’y avait qu’une secrétaire accompagnée par un agent de la sécurité. Dans d’autres (à Mesnana par exemple) ces centres sont actuellement utilisés comme centres COVID pour vacciner les gens.
Une vraie perte.
A. REDDAM