Pour certains Tangérois cette ancienne porte du cimetière de Bouaraquia est un patrimoine historique qu’il faut protéger. Pour d’autres (une grande majorité) ce vestige n’a absolument aucune raison de rester au centre de cette artère et de déranger la circulation.
La porte donnait accès au cimetière durant de très longues années jusqu’à ce que les autorités décident d’élargir la route allant de la place du 9 avril à l’avenue Hassan II.
A partir de ce moment, ces mêmes autorités ont opté pour en faire une sorte de monument qui s’impose au milieu de cette artère et à l’intersection avec l’autre petite route qui donne sur le quartier de Khosafat.
S’il existe un désaccord sur l’importance de ce « monument » et s’il doit être protégé et conservé au même titre que les autres monuments historiques de la ville, l’accord est pourtant unanime concernant le fait que cette porte dérange énormément la circulation.

Bouaraquia : le saint au cimetière délaissé

Faut-il rappeler que le cimetière de  Bouarrakia a été sujet de grandes critiques lors de l’opération de réaménagement des routes qui le longent de tous les côtés, quand plusieurs tombes avaient été détruites.
Bizarrement, on avait profané des tombes et préféré garder une simple porte comme si elle était plus sacrée que les morts.
Ainsi, au lieu de rendre hommage à nos morts, on rend hommage à une simple porte qui, pour beaucoup de gens, n’a rien d’historique.
Des cimetières qui sont devenus synonymes de délinquance et où parfois on a peur d’aller.
L’exemple du cimetière de Bouaraquia est flagrant. En effet, à part la partie qui se trouve à côté des routes qui reste bien soignée, l’aspect religieux et humain de ce lieu est violé tous les jours.
En général, la perception des cimetières chez les citoyens est très mauvaise. Il n’existe aucune règle, aucune gestion. Même les tracés originaux des tombes ne sont pas respectés, les espaces des allées ne sont pas respectés non plus et il n’existe pas de cahier des charges pour bien assurer la bonne gestion.
Au fond, ce n’est pas une question d’argent mais une question de priorités locales et de valeurs.