L’opération électorale consiste en la désignation, par voie de vote d’électeurs, de représentants destinés à les représenter ou à occuper une fonction en leur nom.
La population concernée transfère par le vote de sa majorité à des représentants ou mandants choisis, la légitimité requise pour exercer le pouvoir attribué (fonction censée être par ailleurs définie et orientée par le biais d’un programme politique)1.
Au Maroc, l’opération électorale 2021 prévue pour le 8 septembre devrait être une nouvelle étape pour le changement, pour une nouvelle ère de transparence, d’inclusion, de responsabilité et de confiance du public dans le processus électoral. Une étape voulant rompre avec les expériences passées depuis des décennies ouvrant la voie à de nouveaux visages en particulier parmi les jeunes des deux sexes. Une jeunesse pleine d’énergie et d’espoir au changement et que les anciennes élites sexagénaires, septuagénaires voire octogénaires habituées et clouées aux fauteuils des ministères et du parlement … passent le flambeau aux jeunes talents pour forger l’avenir de leur pays et celui des générations actuelles et futures.
« Le vote, les comportements qui le produisent, les logiques de la compétition partisane avec lesquelles il interagit, restent l’un des champs privilégiés de la sociologie politique. Non seulement le vote reste l’acte central dans la désignation des dirigeants, à tel point qu’il est même pratiqué formellement dans des régimes politiques qui n’avaient et n’ont que peu à voir avec la démocratie comme elle est généralement acceptée. Mais au-delà de l’acte de vote, il renvoie également aux logiques qui structurent la société ou la divisent selon des lignes de clivages pérennes ou des enjeux plus éphémères. En cela le vote, acte théoriquement personnel et secret est aussi un « acte social »2. C’est aussi à travers les changements des logiques du vote qu’on peut mesurer les changements qui s’opèrent dans les sociétés.
Des changements? Quels changements espèrent les citoyens marocains des prochaines élections et du prochain gouvernement?
En fait plus de dix-huit millions électeurs marocains seront au rendez-vous le 8 septembre 2021 aux urnes pour trois scrutins (les élections législatives, régionales et communales). Trois scrutins en un jour qui décideront de l’avenir du prochain gouvernement et celui de l’actuel dirigé par le PJD depuis une décennie !Une décennie pour rien !
Peu importe le bilan négatif des islamistes tant que le principe de reddition des comptes demeure encre sur papier et tant que des dossiers de corruption et de détournement des fonds publics révélés par la Cour des comptes restent gelés … sans poursuites mêmes formelles !
Toutefois, en tant que « acte social » aux mains des Citoyennes et Citoyens, le vote n’est pas seulement un devoir, mais une responsabilité qui compromet l’avenir du pays sur les plans socioéconomique, politique et stratégique.
D’ailleurs, »La démocratie électorale est sous pression et ce n’est pas nouveau. Beaucoup pensent que gauche et droite ne se distinguent pas ou plus. Beaucoup finissent par considérer que les promesses des candidats n’engagent pas les élus. C’est la signification même du vote qui est du coup »3.
En fait et pour paraphraser les paroles de notre Souverain que Dieu le Glorifie, »
Essayons donc, nous citoyens, d’être vigilants, consciencieux et responsables et voter pour des personnes compétentes connues pour leur honnêteté et capacité en matière de communication et de gestion de la chose publique.
S.M. Mohamed VI recommande au Peuple dans son Discours du 30 juillet 2016 de » voter pour des élus compétents, intègres, sincères et disponibles ».
En fait, «
Les espoirs et aspirations des Citoyens et de la Nation sont forts grands et donc à ne pas décevoir ! Espérons à ce que nos prochains élus et prochain gouvernement soient à la hauteur des défis et des aspirations et promesses avancées lors de la présentation des programmes et propagandes partisanes. Un « Contrat social » à concrétiser par l’action sur le terrain aux niveaux communal, régional et législatif et non par des paroles vides et discours en l’air destinés à rendre vraisemblable les mensonges et à donner l’apparence de la solidité à ce qui est vent.
Le changement espéré par toutes et tous les citoyens c’est d’avoir accès à leurs droits fondamentaux à savoir le droit aux soins et un enseignement public gratuits, le droit au travail, au logement et la sécurité, à l’égalité et à l’équitté en matière des devoirs et droits. Un tel changement nécessite des politiciens »seniors » ou à un certain nombre de »clous rouillés » laisser la voie aux jeunes. Autrement, procéder, selon la sociologie politique, au renouvellement générationnel bien que l’impact du renouvellement générationnel sur la vie politique et citoyenne reste trop souvent négligé dans les débats publics et scientifiques dans notre pays.
Enfin, espérons encore une fois à ce que l’opération électorale 2021 soit vraiment une nouvelle étape pour le changement. Il y va de notre avenir en tant que citoyens et celui de notre pays, le Maroc pour sa stabilité et son développement durable.
1 Wikipédia, Encyclopédie libre.
2 Vincent TIBERJ, Sociologie électorale et politiques publiques, Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Sciences Po, 2019.
3Desvotesetdesvoix,deMitterrandaHollande,SousladirectiondeVincentTIBERJ,2013,pages144, Collection : Questions de société, Editeur : Champ social.
4Discours royal a l’occasion du 17e Anniversaire de l’Intronisation de S.M Mohamed VI que Dieu Le Glorifie. Discours à mettre en parallèle avec la naissance du »Nouveau concept de l’autorité » comme il a été défini par le Souvera in le 12 octobre 1999. Au Pa la is Roya l de Ca sa bla nca, un nouvea u concept est né.
Par Dr. Ali GHOUDANE (Docteur chercheur en sociologie)