Larousse définit l’altruisme en la disposition de caractère qui pousse à s’intéresser aux autres, à se montrer désintéressé (par opposition à l’égoïsme).
Lorsqu’on évoque l’altruisme, on fait souvent référence à une valeur qu’on retrouve dans les structures associatives ou à but non lucratif, les métiers du social, et notamment l’action humanitaire.

On pourrait alors penser que l’altruisme est une valeur très éloignée du monde de l’entreprise traditionnelle, qui est plus souvent régie par les idées de compétition, de résultats et de bénéfices. Or, ce n’est pas le cas.
Comme le démontrent de nombreuses études, les entreprises comprennent mieux aujourd’hui tout l’intérêt d’un management bienveillant qui augmente la performance des équipes.
Un leader veille aux intérêts des membres de son groupe, il ne blâme pas son équipe, il l’encourage ! Sa détermination est motivée par des principes et des valeurs… Il a le sens de l’écoute, de l’empathie et, entre autres qualités humaines, est souvent modeste.
Car l’altruisme, c’est bien souvent mettre l’humain en premier, s’intéresser à l’autre, favoriser un esprit de corps, et surtout contribuer à un monde plus équitable, où l’on reconnaîtra les mérites de chacun dans le travail accompli, et pas seulement ceux du chef. L’altruisme permet donc une meilleure communication, un meilleur travail d’équipe, plus de vision, redonne du sens aux choses et aux missions.
Au sens étroit du terme, dans les relations humaines et économiques, l’éthique de réciprocité désigne un échange de valeurs à peu près équivalentes.

La notion permet de penser l’altruisme de façon objective ; elle amène à réfléchir sur les notions d’éthique, d’équité, de don de soi et de reconnaissance : donner traduirait le désir de recevoir, non pas la même chose, mais de la reconnaissance en retour.

Selon le philosophe américain Thomas Nagel, « notre raison d’agir est objective car n’importe qui devrait agir comme nous le faisons ». Autrement dit, « quand nous jugeons en termes de réciprocité, nous jugeons nos actions comme autrui le ferait». Cela permet de dépasser la pitié et le jugement social, et d’avoir une approche positive du travail avec un objectif de mieux-être, donc de recherche du bonheur.
On n’imagine pas la force de la bienveillance, le pouvoir de transformation positive qu’une véritable attitude altruiste peut avoir sur nos vies au plan individuel et, partant, sur la société tout entière.
À méditer

Dr Mariam Bendriss